Un verre après l’autre, la soirée est passée à une vitesse folle. Ezekiel ne se rend plus compte de tout et pourtant, il continue de prétendre qu’il a encore toutes ses facultés. Il se met à cloche pied, pour prouver qu’il tient encore en équilibre mais bien évidemment, il se casse la figure au bout de seulement quelques secondes. Son égo en prend un coup et après s’être encore enfilé plusieurs shots cul sec, il décide qu’il est temps pour lui de rentrer à la maison, à pied bien sûr. Heureusement, il n’est pas très loin.

Il prend la direction de la faculté et au bout de ce qui lui semble être une dizaine de minutes mais qui est en réalité plutôt une heure, il ouvre une porte et s’affale dans le premier lit qu’il trouve, persuadé d’être chez lui, bien que ce ne soit pas le cas. C’est dans la matinée qu’il entend une voix qui le réveille. « Parle moins fort ! » Grogne-t-il tout naturellement, ne prenant même pas la peine de savoir à qui il parle, n’ayant pas conscience non plus qu’il ne connait pas la personne.

Citation :

Il peut être rentré dans n'importe quel logement en ville. Donc même si j'ai posté dans la fac, je peux déplacer le sujet, suivant où vous habitez (ou chez qui vous êtes)

J'ai fait semblant de ne pas reconnaître Ezekiel lors du match opposant les pompiers d'Austin et la police et je sais que c'est immature de ma part. Le beau brun a tout ce qu'il faut pour me plaire, mais il me rappelle mon ex, en bien des façon. Un peu trop, et sa présence me fait sentir mal, alors j'imagine que faire comme s'il n'existait pas devait m'aider à exorciser mes démons.

Pourtant, bien que je m'en protège, Ezekiel refit une apparition dans ma vie alors que je m'y attendais le moins. Un soir, alors que je rentrais du travail, je retrouvais ma porte de chambre ouverte, sur le campus. J'avais dû zapper de la fermer car partie en retard, alors je ne m'en étais pas formalisée mais une fois rentrée, je l'ai découvert allongé sur mon lit. Plutôt que de tenter de le réveiller et de le chasser, parce que je me doutais qu'il ne devait pas être très frais pour avoir attérri ainsi dans ma chambre,je remettais la discussion au lendemain, trop fatiguée pour chercher à comprendre. Je m'étais affalée contre lui, tant pis pour la gêne, mais bon, un lit d'étudiant, c'est petit, alors quand j'ai bougé pour éteindre mon réveil qui sonnait alors que c'était samedi, je me suis retrouvée par terre.

-Pardon, je voulais pas te réveiller... Mais on parle pas comme ça à son ange gardien.

Je me suis fait mal au nez, mais je n'ai rien, alors je me lève et me frotte le nez, les affaires de la veille encore sur le dos:

-Vais à la machine à café, tu veux un truc?

La voix ne lui est pas familière, bien que pas inconnue non plus. Un marteau frappe dans sa tête et il n’arrive donc pas à avoir les idées claires. Il n’a pas saisi que quelqu’un a dormi à côté de lui, ou que la jeune femme vient de tomber et potentiellement de se faire mal. Il n’est pas frais et il risque de ne pas l’être pendant encore une bonne demi-heure au minimum – à moins qu’on lui jette un seau d’eau à la figure peut-être, et encore. « Son ange gardien ? » Il grommelle, ayant un mal fou à ouvrir les yeux et préférant se tourner et se cacher sous la couette dans l’espoir de réussir à se rendormir. « Oui. » Un silence s’engage alors. Peut-être qu’il se rendort une minute avant de se réveiller. « Un café noir, bien fort, sans sucre. » Finit-il par préciser. A ce stade, il n’a pas encore compris qu’il est chez la belle blonde qu’il a dragué une fois à la suite d’un cours, et non chez lui. Il ne lui vient même pas à l’idée de se demander avec qui il parle.

Les minutes passent et Ezekiel n’entend plus de bruit. Il tente de se rendormir mais après s’être retourné dans tous les sens, il finit par maudire les stores de la fac qui ne cachent absolument pas la lumière de beau matin. Ils seraient ouverts que ce serait pareil ! Il ronchonne encore et se décide à tenter de se lever. C’est mort pour réussir à dormir de toute façon. Après un effort surhumain, il se redresse sur le lit et arrive à poser les pieds par terre. Il se frotte les yeux pour enfin y voir clair. « Qu’est-ce que tu fais là ? J’suis où ? » Demande-t-il en regardant la jeune femme et en ne reconnaissant pas son appartement.

J'observe le manège d'Ezekiel en attendant sa réponse. Si je n'étais pas moi-même encore à moitié ensommeillée, j'aurais presque trouvé ça mignon. Je pars alors avec sa commande en tête et récupère des boissons au distributeur et une barre de céréales au distributeur. Quand je rentre dans la chambre, je pose doucement le tout sur mon bureau et m'installe sur la chaise, en silence.

Je le fixe alors qu'il est assis sur le rebord du lit, et c'est avec malice que je joue en répondant à sa question, tandis que je recouvrais peu à peu mes esprits:

-Bah, ça se voit pas? J'ai dormi chez toi cette nuit, c'était torride...

J'attends quelques secondes et continue de bien le fixer pour voir comment il allait réagir.

-Nan, sans déconner, je t'apporte le café au lit, t'es dans ma chambre, dans mon lit et j'imagine que tu devais être bien fait hier quand je suis rentrée du taff, car je t'ai trouvé endormi ici-même.