C’était devenu régulier et même après bientôt six mois à fouler le sol de cette université, j’étais incapable de m’organiser aussi bien que je le voulais. Ça n’avait jamais été mon fort d’un côté, j’avais toujours eu tendance à tout éparpillé partout, à passer des heures à rechercher tout et n’importe quoi pour finalement tout reprendre à zéro.Le seul problème c’est que je n’avais pas le temps de tout recommencer, mon cours allait débuter d’ici une demi-heure et j’avais rien à présenter pour mon cours. Pour une fois que je me donnais la peine de leur fournir quelque chose en ordre il fallait que je l’égare je ne sais où. Le pire dans l’histoire c’est que j’avais pris le soin de les mettre dans cette sacoche rouge, un truc bien visible pour que je puisse pas l’oublier en partant ce matin. J’avais juste pas pensé que je pouvais l’égarer en l’espace d’une matinée et en entrant dans la salle du personnel, c’était un peu ma dernière chance. J’avais refermé la porte derrière moi sans réelle douceur et je sentis le regard de quelqu’un se poser sur moi. «Bonjour Romy» Une simple politesse, sans vraiment sourire, c’était pas dans mes habitues, c’était quelque chose que je devais encore travailler. Je la regardais quelques secondes avant que mon attention ne se pose sur les différents casiers, laissant mes doigts tirer ce qu’il y avait dedans pour les remettre presque aussitôt. J’aurais pu demander à Romy de l’aide, après tout elle était habituée avec moi, car si je n’étais entré qu’une fois par erreur durant l’un de ses cours, elle m’avait aidé à plusieurs reprises à trouver la bonne salle dans laquelle je devais aller lorsque j’étais paumé dans les couloirs. C’était sûrement devenu une habitude pour elle et j’avais parfois l’impression que ça l’amusait plus qu’autre chose. Seulement cette fois-ci, je ne voulais pas lui laisser l’occasion d’afficher ce sourire qu’elle avait aux lèvres lorsqu’elle m’aidait, j’étais prêt à brandir le dossier devant elle en lui disant qu’il y avait certaines choses que je savais faire seul. Du moins, c’est ce que j’aurais aimé pouvoir faire… seulement le destin risquait d’en décider autrement, encore une fois.