S’il y avait truc qui me caractérisait c’était bien le fait que je n’accordais que difficilement ma confiance aux gens et cette méfiance était d’autant plus grande lorsqu’elle concernait mes deux princesses. C’est pourquoi j’avais décidé de les prendre avec moi et de les emmener au zoo pendant que les médecins effectuaient d’autres examens auprès de Kate-Lynn. Pour le développement je m’étais dis qu’il valait mieux qu’ils n’assistent pas aux lamentations de leur mère vu les atroces souffrances auxquelles elle était en proie.
Bien que papa poule ne n’en demeurait pas moins responsable mais Sofia et Jade savaient mieux que quiconque comment me manipuler. 18 mois et déjà elles avaient saisie le truc, c’était prometteur. Les voyant me faire les yeux doux devant le marchand de glace j’avais fini par flancher et je leur avais acheté chacune une coupe glacée. Bien entendu étant un grand gamin je m’en étais également acheté une.
Les regardant pousser des cris de joie, un tantinet exubérant, à la vue d’un chien je compris qu’elles aimeraient peut-être en avoir un. Un peu de compagnie ne pourrait que leur faire le plus grand des bien après tout. Ayant nettoyé leurs bouches, et les ayant installées de nouveau dans leur poussette à deux places, j’entrepris de me diriger vers l’endroit où se trouvait l’association pour la défense des droits des animaux. Je ne m’y connaissais pas trop en éleveur canin donc je me disais que l’on pourrait m’y renseigner et si possible me référer à quelqu’un de fiable.
Non Sofia, pas les doigts dans le nez. Je détestais lorsqu’elle faisait ce genre de truc et je n’hésitais pas à le lui faire comprendre. Ayant pris un mouchoir pour lui nettoyer la main, et avoir jeté un regard à Jade qui semblait vouloir dormir, je finis par entrer avec mes deux petites chipies en espérant pouvoir obtenir des renseignements qui me seront utiles.
Cela faisait deux heures que je nourrissais, faisais des toilettages express, ramassais les popos et les pipis et même si je me donnais corps et âme à la tâche, quand il s'agissait d'animaux, je me devais au moins de prendre quelques minutes de pause. J'allais prendre un café, puis après cela, fit une petite promenade avec les canidés.
On ne s'occupait pas que de chiens, mais ils représentaient une part importante des animaux recueillis, comme les chats ou les oiseaux exotiques achetés je ne sais où. Il arrivait parfois qu'on ait a soigné un raton laveur victime d'un fou du volant, ou un petit rongeur... Le plus fou, c'était pour les animaux comme les petits cochons ou les chevaux battus... Les gens, plus qu'irresponsables, pouvaient se montrer impitoyables avec les animaux dont ils avaient la charge. Je ne comprenais pas, et cela me mettait les larmes aux yeux, ce genre de constat.
Malheureusement, je ne pouvais pas agir sur ce qui avait été fait, mais je pouvais mettre la main à la patte en faisant en sorte de voir si les futurs maîtres de ces animaux laissés pour compte seraient sérieux ou pas. Alors quand quelqu'un venait réclamer un animal à adopter, je faisais toujours en sorte d'être sur le coup. La présidente de l'association, pour m'avoir vu à l’œil et fusiller du regard des gens peu recommandables ou peu fiable, la manière dont je leur avais fait rebrousser chemin et oublier leurs petits projets perfides, avait, elle aussi, insisté pour que je m'en occupe. Elle prétendait également que j'avais l’œil pour dénicher rapidement quel animal pour qui, et si les futurs adoptant étaient sincères et sérieux.
Je revenais de la promenade des chiens, donc, quand un homme fit son apparition dans les locaux de l'association, pleine de boue, parce qu'il avait plus la veille dans le parc, et en vêtements défraîchis:
-Bonjour... Je peux faire quelque chose pour vous?
Malgré les quelques tâches de gadoue qui maculaient mon visage, je restais aimable et disponible. Tant pis si on ne me voyait pas sur mon trente et un. Je ne faisais pas semblant quand je m'occupais des animaux.
-Si vous avez quelques minutes devant vous, je rentre les chiens, et les nettoies, puis je me change pour être plus présentable. A moins que vous aimeriez assister à la toilette, avec vos puces? En dehors de la salle de toilettage, bien entendu. Il y a des baies vitrées...
Lucky et Ducky, deux adorables chiots dalmatiens tiraient sur la laisse, la queue virevoltante, en apercevant les deux petites filles.
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