Quelle douce sensation de se dire que je vais enfin pouvoir prendre mon pied et rendre la pareille à une inconnue? Assis sur mon banc à chercher une fille en salopette blanche, je m'imagine à quoi elle ressemble. Qu'est-ce qui me ferait envie pour ce repas? Une rousse, avec de belles formes au niveau de la poitrine et des son fessier, légèrement métissée avec des yeux verts. Ca serait parfait. Je laisse traîner mon regard et remarque la jeune femme de loin... Qui ne semble pas répondre à mes attentes. De loin, elle semble correcte, si ce n'est pas le cas je trouverais bien un sac à lui mettre sur la tête. Je me redresse et m'avance vers elle, lui offrant un petit paquet contenant... Un burger acheté il y a 10 minutes. "Bonjour, Louis enchanté." lui dis-je en lui tendant la main avant de lui donner son petit cadeau. "Merci d'avoir répondu à mon annonce, je suis prêt à vous faire le tour dans tous les angles. On commence?" lui demandais-je, un petit sourire dragueur aux lèvres. "Plutôt quel endroit?"

Bien qu'étant un grand bavard de base à ne dire que des conneries, je n'ai pas envie de faire la conversation pour arriver au même but commun: se faire plaisir tous les deux. Je lui adresse un sourire, je ne me voyais pas lui offrir des milles et des cents alors qu'après aujourd'hui on n'allait probablement plus se revoir. Du moins, je comprendrai qu'elle s'accroche à moi, j'suis tellement irrésistible dans le fond même si personne n'ose le reconnaitre. Et j'hoche la tête. "Tous les angles, toutes les positions pour différentes prises de vue.. Comme ça t'arrangera." Je lui souris une fois de plus avant qu'elle ne m'indique la destination. Il semblerait qu'elle me suive sur ce point -façon de parler- et nous nous y rendons. "Bon, de mon côté, j'ai tendance à explorer toutes les pièces mais s'il y en a que tu ne veux pas que j'accède, il faut me le dire." Clin d'oeil avant d'arriver devant le manège. J'avais vu le G oui, c'est ce que je vise toujours mais je n'avais pas fait gaffe à l'attraction en elle-même. J'avale difficilement ma salive, me rappelant le moment où je me suis écroulé au sol en compagnie de Silver. "Je..." Je me racle la gorge. "Alors, je t'avoue que ça me tenterait pour te suivre mais en soi, je sais très bien comment ça va finir. Il vaudrait mieux garder l'énergie pour plus tard non?" lui dis-je en me passant une main dans les cheveux tellement je suis gêné. "A moins que tu trouves une façon de me mettre rapidement sur pied après cette escapade?" Je suggère après tout. Je ne veux forcer en rien. La file s'avance de plus en plus et je me retrouve à payer les deux billets pour l'attraction. J'ai déjà envie de mourir et en plus de ça il faut que je commence à sentir des bouffées de chaleur. Bien. On s'installe au dernier wagon de cette montagne russe... Est-ce un message cachée? En mode "si tu fais le con avec moi, tu vas en chier, littéralement"? Oui, j'ai bien reconnu son petit accent et vous savez ce qu'on dit des russes? Et des femmes surtout? Oui exactement ça. Le train commence à rouler et par réflexe, ma main vient claquer sa jambe pour être sûr de bien m'accrocher à elle s'il devait y avoir une merde. "DésoLLLEYYYYYYYAAAAAAAAA!" et c'est reparti pour un tour que je sais d'avance que je n'apprécierai pas.

Il semblerait que le courant passe bien entre nous de ce que je peux en comprendre avec ses sous-entendus. Tout se déroule comme il le faut pour le moment jusqu’au moment fatidique : ce fichu manège. J’ai beau prendre sur moi, ça ne prend toujours pas. Voilà que je me sens blanchir et en plus de ça, la jeune femme s’inquiète pour moi. Ce n’était absolument pas dans mes plans ça. De toute façon, pour le moment rien ne va dans mes plans, rencontre, baise, au revoir. Faut qu’il y ait le moment discute et déconne entre temps qui vient apparemment tout foirer. Là on vous raconte l’histoire hein, mais vous m’verrez en vrai, vous vous foutriez bien de ma gueule… COMME CE CONNARD DE MILAN. Faut pas que je pense à lui. Pas avec une autre compagnie. Interdit ça. Je respire un grand bol d’air et lui adresse un sourire. « Ca va aller ma p’tite dame, ne t’en fais pas. Faut juste me laisser le temps de digérer ce tour et je suis reparti dans le game. » Je lui fais un clin d’œil avant de me diriger vers une petite fontaine sauvage et de me mouiller le visage. « Bien, je crois que ça va aller mieux maintenant. » lui dis-je en revenant vers elle. Je regarde les alentours. « Ca te dirait de te sentir mouillée toi aussi ? » lui demandais-je, un sourire taquin aux lèvres avant de me rapprocher d’elle sensuellement et de lui montrer la plage artificielle derrière moi avec mon pouce. « Je te ferais monter à bord de mon bateau pour te montrer mon mat avant que tu ne mettes les voiles. » ajoutais-je poétiquement. Je lui temps mon bras pour l’amener à bon port. « Une barque s’il vous plait. » demandais-je avant de payer et de tenir la main de la dame pour qu’elle grimpe sans tomber. « Tu n’as pas le mal de mer au moins ? » Je monte à mon tour dans le bateau mais mon côté maladroit me rattrape toujours et je glisse à l’intérieur, nous faisant ainsi chavirer tous les deux. Je remonte à la surface, passe mes mains sur mon visage puis sur mes cheveux avant de chercher du regard la blonde. Ben merde… Ca elle ne va pas l’apprécier je sens, et adieu le coup du jour.

Qui aurait cru que les choses se passeraient ainsi? Est-ce le karma? L'arroseur arrosé sans mauvais jeu de mot? Je tente de le tromper car il m'a trompé mais le destin fait que je ne parviendrais pas à atteindre mon but? La vie est juste injuste. Si ça ne tenait qu'à moi, je resterais ici, à me laisser couler. Mais me connaissant, je remonterais vite à la surface car je ne respire plus alors que le but est de se noyer. Bref. Je rigole à mon tour, gêné, rougissant même et sors de l'eau par son aide. Je baisse la tête. "Je... Je comprendrais si tu ne veux plus me revoir, ni même faire quoi que ce soit avec moi. J'suis qu'un boulet. J'arrive même pas à plaire à quelqu'un même si c'est pour une nuit. Quel gland que je fais." lui dis-je la voix serrée par la haine que j'éprouve envers moi. "Tu veux qu'on aille au soleil pour se sécher ou tu préfères qu'on joue les exhibitionniste en retirant nos vêtements et peut-être même par la suite, jouer le jeu jusqu'au bout en s'affichant. Bien que la discrétion serait la bienvenue, me mettant au grand jour à chaque pas que je fais.." Je soupire et passe devant la jeune femme jusqu'à aller à un stand pour lui reprendre un burger. "Tiens, c'est la seule chose que je peux t'offrir actuellement." lui dis-je en lui tendant le burger, toujours avec cette petite moue triste. Je regarde les alentours et aperçois l'enseigne du bowling. "Ou tu préfères aller jouer avec des grosses boules tout en étant trempée?" lui proposais-je donc. "Si tu gagnes, je suis ton cadeau, si je gagne, tu es mon cadeau. C'est un bon deal non?" ajoutais-je, un petit sourire aux lèvres, levant les yeux vers le ciel.

Ca arrive à tout le monde oui, en effet, mais seulement quand ce monde me côtoie. En fait, je devrais finir seul ma vie, comme ça je ne créerais plus de soucis à qui que ce soit. C'est peut-être même la seule solution que je vois qui puisse être exploitable. Je la regarde à mon tour puis regarde l'état de mes habits. J'hoche la tête. Je n'ai plus vraiment envie de rien moi non plus mais si elle, elle en avait envie, j'aurais pu tenter de motiver Paupaul. Peut-être qu'il aurait été heureux lui, de tremper son biscuit bien que je le sens mouiller pour je ne sais quelle raison. Bien entendu, tout ça sans aucun mauvais jeu de mot et lorsque je parle de mouiller je... Bref. Laissez tomber. De toute façon, qu'il soit lubrifié ou non, il ne sortira pas de ce pantalon. Et je la suis par la force jusqu'à la plage artificielle où nous rejoignons un ponton où personne de s'y trouve. "Mon mec m'a trompé. Et même si j'essaie de vouloir faire pareil, soit je finis par chialer comme une merde, soit je suis physiquement impossible de faire quoi que ce soit. Je vais vraiment finir par croire que c'est cassé et que seul lui détient la clef pour le remonter." Je soupire. "Les mecs, c'est tous des connards de toute façon. J'crois je vais finir hétéro." Cette phrase n'a aucun sens, comme si je sortais d'un monde parallèle au notre. Mon ventre se met à gargouiller. Pourquoi je n'ai pas pris de bouffe pour moi putain? Mais par miracle, un homme s'écrie au loin. "QUI VEUT DES CHOUCHOUS BONHEUR?" Je lève la main en criant un "MOI!" et me redresse aussitôt pour courir jusqu'à lui et lui acheter trois paquets de ces délices. Et je reviens vers la jeune femme. "Dis moi ce que je fais mal, que je puisse au moins réitérer l'expérience." lui dis-je avant de me mettre une poignée de ces choses dans la bouche et d'en balancer quelques uns aux canards. "Voilà Milan, mon copain, juste là." Je tente de rire mais il s'efface rapidement.

Tant de questions. Je prends le temps de me les rappeler toutes pour lui répondrez convenablement. Je lui explique donc la situation; j'étais saoul, j'ai rencontré dans un bar un homme qui s'est fait dragué par mon copain actuel -si tel est toujours le cas- et dans les moindres détails, ce Jason m'avait fait comprendre que Milan n'était pas digne de confiance. Je baisse la tête après ma conquête de chouchous bonheur, revenant à la charge, les genoux redressés, les bras les enveloppant. "Rien de tout ça. Je crois que je préfère prendre sur moi et gérer ce deuil à ma manière bien que je le fasse mal..." lui répondis-je et lui filant le sachet avant de me relever et de m'enlever la poussière sur les fesses. "Je crois pas que la violence soit la solution, ou alors, ça ne viendra pas de moi mais de quelqu'un d'autre." Une personne engagée peut-être? On verra bien. Je soupire bruyamment. "Je crois que je vais rentrer, tenter de me masturber en essayant dans un premier temps de finir dur mais bon... En ce moment, je crois que c'est mort. Je te raccompagne ou te paie le taxi?" lui demandais-je. Je tends ma main vers elle pour la redresser et l'accompagne vers la route. J'appelle un taxi et ouvre la porte à la personne à qui j'ai fait perdre du temps. "A une prochaine fois j'espère. Même si ça n'aboutira jamais, au moins on pourra parler tranquillement. T'es une fille cool." Je lui souris, fermant la portière après son passage. Je lui fais un signe de la main et me dirige de l'autre côté pour passer de l'argent au taxi driver. "Emmenez là où elle le désire." lui dis-je, me reculant pour ne pas me faire écraser, attendant qu'elle s'en aille les mains dans les poches.