Aleksandr Sagataïev
Nom : C'est ce patronyme qu'on a toujours délaissé. Celui de la mère, parce qu'il n'y a aucune lignée paternelle à laquelle se raccrocher.
Sagataïev ; aimé, délaissé, aimé, délaissé, aimé délaissé aimé délaissé aimé
dédaigné. On s'évertue à lui redonner ses lettres d'or, même si ça finit souvent dans la boue. •
Prénom : Aleksandr, synonyme de pas grand-chose, vague attache à la Russie mère, sale désillusion qu'on aimerait envoyer à la tombe. •
Surnom : L'homme aux mille visages, identité jamais déclinée deux fois de la même manière. Même si,
Alek, c'est ce que les plus méritants récoltent. •
Age et date de naissance : 28 décembre 1990, Noël trois jours en retard. •
Lieu de naissance : La ville qui gronde jour et nuit, New-York, dans ses plus beaux haillons de splendeur,
Bronx. •
Études/Métier : Dealer, menteur,
voleur, branleur. •
Statut civil : Des baises çà et là pour tromper la folie de l'amour. •
Orientation sexuelle : Des murmures au creux des cous féminins, la passion partagée avec les hommes,
bisexuel. •
Célébrité sur l'avatar : Luke Grimes.
(c) vocivus pour le gif
Physique :
Os saillants, poitrine haletante, chemise élimée, peau blanchâtre, épiderme piquée, esprit absent, esprit alerte, décadence, barbe de trois jours, œil défoncé, silhouette discrète, iris boueux, traits antipathiques, cheveux filasses. Face de toxico, squelette mécanique, veste de cuir pour faire genre. Recouvrir la carcasse de beaux habits. Pour faire genre. Claquer le fric sale. Même si on trompe personne, à part soi-même.
Caractère :
Les amies ivresse et gueule de bois, l'endurance des hivers froids, la dépendance aux rêves chimiques, la persévérance et la froideur du galérien, l’infidélité et le cynisme du salopard, l’audace et les mensonges du taulard, la curiosité et la la discrétion du voleur, la lâcheté du fuyard, les calculs du profiteur.
Histoire :
(i.) Chronologie déphasée. Ce sont les visages de ta jeunesse qui reviennent en flashs dans ta tête. Pas bien nets, pêle-mêle, avec les railleries des gamins qui si se mélangent aux blagues adolescences et aux comptines pour dormir.
Les visages. Ils reviennent en boucle. Ils ont l’accent rude de ta mère, ses rêves aux ailes déchirées, ses jambes écartées sur l'canapé, ses billets entre ses seins, l’odeur de son tabac. Ils ont le rire gras et les mains baladeuses des clients, l’odeur amère de l’éther, la solidarité d’un gang de seconde zone, l’ombre des ruelles, les suicides qu'on apprend tous les jours, l’admiration d’un petit frère, l’effervescence continuelle, les vols et les frappes, la couronne des rois de la rue, un gamin qui te suit à la trace, un royaume de caisses vides sous les ponts. Les visages de ta jeunesse ont le Bronx en toile de fond.
(ii.) T’as seize ans quand ce règne s’effondre. Y’a vos pas désordonnés qui claquent contre les pavés inégaux de la rue, deux respirations bruyantes qui s’accordent mal. Et puis, surtout, un homme dans votre dos. C’est ton petit frère qui t’a demandé de lui faire confiance – mais il t’a pas dit pourquoi, il t’a juste dit de courir comme un dératé. Alors vous courez. Et vous finissez par vous perdre de vue entre les néons roses des bars à pute et les feux qui clignotent et la nuit infernale. Tu fais demi-tour mais ne réussis qu'à te perdre dans la ribambelle de rues sans nom. T'as le myocarde qui hurle à la mort - putain, putain, putain, putain,
putain. Tu retrouves enfin le môme près de la pompe à essence. Il est aux pieds de votre poursuivant, qui n’arrête pas les coups dans son estomac, sa tête, sa colonne vertébrale, et partout où ce fils de pute peut frapper. Les battements effrénés du tambour s’accélèrent quand la sirène bleue-rouge se profile au loin. Et tu fuis.
(iii.) Fuir. Fuir. Tu fuis. Encore et toujours. T’enterres la culpabilité. La silhouette inerte du petit frère et ces alarmes lancinantes. Tu laisses le patronyme sale derrière toi pour un bon moment. Yeva Sagataïevna, Isaak Sagataïev, Aleksandr Sagataïev,
ils sont tous morts. New-York s’efface dans ton dos, ton passé s’effrite, tu l’abandonnes dans la clandestinité et dans la fuite.
(iv.) Ils sont pas nombreux, les gamins que tu rencontres. Pas bien plus âgés que toi. Parfois tu dois t’échapper à leurs couteaux mais, souvent, vous faites un bout de chemin ensemble. À travers les rails du pays, les rails d’ersatz de coke, les rails de votre avenir incertain. Vous pillez les maisons des mieux lotis que vous et profanez leur existence, pour s’en inventer une à soi.
(v.) Y a la lumière moitié-consumée des plafonniers qui remplace le toit étoilé de la rue, des bêtes hébétées qui soufflent dans leur sommeil. La ronde des gardiens s’entame au rythme de leurs pas claqués. T’es tombé en taule comme un con. À squatter un énième appartement vide, transporter des sachets dans tes poches. Quel dommage que t’aies atteint la majorité deux mois auparavant.
(vi.) La liberté a un goût amer. Tu découvres Austin dans toute sa grandeur même si, au final, c’est plus pareil. Y’a une boîte noire accrochée à ta cheville. La ville a des remparts imaginaires au-delà desquels la fuite pourrait reprendre, avec cette fois ta tête dans les infos et des voitures de flics sur les routes. Ca n'en vaut pas la peine.
(vii.) La p’tite Française. La gamine de riche qui s’est égarée au fond du trou et qui s’traîne à tes pieds pour un peu de drogue. Elle te fait pitié, Blondie. Une parmi d’autre, sans doute, à qui tu donnes pas beaucoup d’importance.
(viii.) Y’a ton appart qui a flambé. Et tu te retrouves bien emmerdé, là, à tourner en rond dans la ville fumante, sans savoir quoi faire. Ta sauvegarde se profile en la personne de cette camée à qui tu n’donnais pas beaucoup d’crédit auparavant. Elle t’offre une piaule et un point de chute inespéré – et, assez ironiquement, une amitié. Chaotique mais réelle. Tellement tangible. Omniprésente.
(ix.) La sentence est enfin levée et tu retrouves enfin ta pleine liberté. Il t’en faut pas plus que ça pour accepter une offre d’un pote, plus ou moins actif dans un réseau pas net. C’était amplement suffisant pour te faire prendre un avion pour New-York. Tu espères y retrouver les émotions grisantes d’autrefois même si ça sera pas pareil, même si ça signifie revenir sur les lieux de ta plus grande lâcheté, même si tu y reviens avec la Française dans tes bagages.
(x.) C’est comme une nouvelle vie. Un bar où les filles se traînent près des mecs, où les trafics circulent, où les mojitos se mélangent aux ingrédients secrets.
Le Red Emerald. T’as ta place ici. Le patron commence même à te laisser les commandes des affaires. La fille aussi, on lui fait un peu confiance, même si on doute encore de sa loyauté.
(xi.) La blonde a traversé bien des barrières. D'abord inconnue puis cliente puis chieuse puis hébergeuse puis amie puis associée et puis... Et puis bien plus, malgré les tabous sur la complication de votre relation. Merde.
(xii.) Overdose. Et une fille qui t’avoue dans l’ambulance c’que tu voulais pas entendre – le genre de trucs qu’on dit quand on a une vie active, un casier vierge, des diplômes, une envie de légalité. Pas quand on gère un business de drogue et qu’on s’embarrasse pas de sentiments.
(xiii.) Tu fuis.
(xiv.) Disparaître de la circulation, cinq, six, dix jours, le temps que ça se calme, des hésitations plein la tête, la rage plein les poings, l’envie d’tout faire péter. Mais non. On se terre dans un motel et on attend que la belle se taille, déçue, pleine de regrets.
Fuir. Ca te rappelle vaguement quelque chose, tiens.
(xv.) Et les affaires reprennent. Un coup de fil furieux du patron qui te somme de revenir t’occuper de toute la merde que t’as foutue, avec ta sale overdose, avec l’autre conne qui s’est barrée sans prévenir, avec tous les clients qui commencent à réclamer leur dope. Tu sers les dents et tu reprends les rênes de l’Emerald.
(xvi.) T’as plus la foi d’continuer. Y’a quelque chose qui manque, quand les journées passent en boucle. T’as le cerveau éclaté sur le sol de ton appart moisi, la gueule qui pue l’éthanol, des cigarettes froides à la main, des yeux morts qui observent placidement les fantômes de la Quinzième.
(xvii.) On t’appelle. C’est Clayton d’Austin. Presque huit mois que t’avais plus entendu le râle de sa voix. Accroché à ton téléphone, t’écoutes ses discours hachés, l’œil défoncé d’une nuit blanche. Tu saisis pas grand-chose, jusque y’a du remue-ménage au Texas et qu’un certain gars est en train de mettre son nez là où il faut pas,
parce qu’il te cherche. Tu sautes dans un vol vers le sud en moins de trois jours pour tenter d’échapper au business morne du bar. Même si ça signifie un énorme retour en arrière.
Prénom/Pseudo : ANESIDORA, sinon Emily ça m'va aussi. •
Âge : L'âge que j'avais l'année passée +1. •
Présence : Quotidienne, si tout va bien, sinon un peu moins. •
Comment as-tu connu le forum ? Ahah, excellente question
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Premier compte ou multi-compte ? Triple, dites bonjour à Albane et Loïc
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Quelque chose à ajouter ? The asshole's back