Physique :

Si tu savais à quel point tu as grandis... tu tu as mué de petit garçon à adulte en un clin d’œil. Ta grande taille a toujours été sujette à moqueries quand tu étais encore en couple avec Maelle, elle qui ne faisait qu’un petit mètre soixante. Toi, tu devais t’accroupir alors qu'elle se mettait sur la pointe des pieds pour que vos lèvres se rencontrent. Tes copains trouvaient ça très amusant et, sans te formaliser à propos des remarques impertinentes de tes compatriotes, tu rigolais avec eux.
Quand t’en a eu fini avec tes humanités, lors de ta dix-huitième année, tu as décidé de te faire tatouer. Pour fêter ça en quelque sorte. Tu as choisi le dessin d'un éléphant minimaliste, parce que l'animal t'a toujours fasciné. Les éléphants c’est grand et c’est beau et c’est rigolo, disais-tu quand tu étais petit.
Du coup, t’as crevé de mal pendant deux heures sur la table du tatoueur. Du coup, ça t’as tout de suite calmé sur la sympathie que tu éprouvais envers les éléphants.

Cheveux : 7 centimètre la plus part du temps. Barbe : rasée au poil près. Tu détestes perdre ton temps chez le coiffeur. Même si la plus part du temps, ta tignasse n'est pas particulièrement bien coiffée, elle reste ta fierté. Tu trouves que c‘est ton plus bel atout : tu aimes la manière dont ils se mettent naturellement, même si ton père dit que tu dois mieux les dompter pour le tribunal. Ta barbe par contre tu l’as détestes, alors tu la coupe le plus souvent possible.
Tu t’habille la plus part du temps dans un costard classique : veste noire, pantalon noir, chemise blanche et cravate noire. Mais quand tu peux, tu enfiles un jogging et un T-shirt et tu te mets devant la télé en te matant d'affilée les dix épisodes de Sherlock Holmes. Leurs petits accents british te font rire et t’aime bien la manière d’analyser les choses du détective ; semblable à la tienne, finalement.

Caractère :

Tu es... comment dire ? Tu es comme ton père : un avocat.

Tu es perfectionniste ; ton appartement ressemble à une pub IKEA mais cela ne te dérange pas. Tu range comme un dingue,  pas un seul habit ne traîne dans ta chambre, pas une seule assiette sale ne souille ton évier et pas une trace de doigt ne salit ta table en verre.

Tu es indépendant ;  tu n’as besoin de personne pour survivre. D’ailleurs, c’est ce que tes conquêtes amoureuses te reprochaient lors de tes quelques séparations. C’est à cause de cette qualité (ou défaut, tu ne sais pas très bien) que tu as déménagé aussi tôt de ta maison, tu avais besoin d’espace.

Tu es loyal, c’est d’ailleurs ça que la plupart des gens aime chez toi. Jamais tu ne vas mettre le pied ou le bras ou la tête dans le lit d’une autre femme que celle que tu vois. Pour toi, c'est quelque chose des plus importants à garder en tête, autant dans la vie personnelle que professionnelle.

Tu es umain. Laisse-moi t’expliquer : tu es humain parce que tu es compréhensif, parce que tu te préoccupes des autres. Tu n’aimes peut être pas dépendre de quelqu’un, mais que quelqu’un dépende de toi ça ne te dérange pas.

Tu es très fair-play envers tes adversaires et les gens que tu connais peu comme ton père te l’a si bien appris.  

Tu es malheureusement colérique, des restes de ton enfance surement. Y’a des fois comme ça, où tu pique une crise et tu ne sais même pas d’où ça vient.

Tu dis ce que tu penses et penses ce que tu dis.  Une fois t’as même dis à une prof que son cours était merdique et que elle devrait être renvoyée, se remettre en question parce que ça n'allait plus. T’es sortis et puis tu l’as plus jamais revue, non pas parce que tu n’allais plus à son cours mais parce que tu l’avais fait démissionner. Et le pire, c’est qu’après elle t’avait remerciée par E-mail.

Histoire :

Tu es vêtus de noir. Un sweet à capuche avec des petites ficelles qui pendent sur des épaules encore enfantines. Un pantalon encore un peu trop grand car appartenant à ton frère. Tu aimes porter ses affaires, ça te fait plaisir de lui ressembler.
Mais là, tes pensées ne sont dirigées que vers le salon. Ce que tu viens de voir t’horrifie. Ta mère nue et couverte de sang, avec l'un de ses amants par-dessus d'elle, la violant sans état d'âme. Son couteau se balance au rythme de ses allers et retours en pénétrant son ventre jusqu'au manche.
Et là, tu sais qu'il faut que tu te tires de là. Sinon, tu seras l'prochain. Tu vas discrètement dans ta chambre et prends le minimum. Tu es toujours sous le choc, et les bruits émanant de la pièce principale remplissent l'appart de leur vacarme infernal. Tu mets ton sac sur ton dos et entreprends une marche du loup dans l’appartement. Malheureusement, une plaque de bois te ricane au nez et grince férocement. Tu n’entends plus le bruit de ce mec qui viole un cadavre. C'est fini.
Faut courir.
T’ouvres la porte et la claques violemment derrière toi. Et tu cours parce que tu sais que ta vie en dépend. Tu sais ou est ton frère, tu vas le rejoindre mais tu le sens… Qu’il te suit… Tu cours encore plus vite jusqu’à bousculer l'autre Sagataïev. « COURS ! Trace ta vie Alek ! » Vous redémarrez au quart de tour, avec l'assassin à vos traces. Il sait que tu l’as vu. Il veut te tuer aussi. Il tuera tout le monde. Tu cours avec ton frère et puis, à ce moment-là, tout s’effondre. Alek prend à gauche et toi tu prends à droite. Ou était-ce toi à gauche et lui à droite ? Les souvenirs sont flous. Tout ce qui te reste en mémoire, c'est le poursuiveur qui te suit, toi. Il continue à te suivre et là tu tombes.
Une foutue pierre, et tu tombes.
Et là tous n’est plus très clair mais tu te souviens de cet homme qui te tabasse. L'ombre au-dessus de toi et projetée sur le sol, fondue à la tienne. Tu sens sa peau contre la tienne et ça te transperce de partout. Il a son couteau et tu sens une lame te perforer le ventre, sa froideur cisailler ton épiderme. Avant de perdre connaissance, tu entends le voitures de polices et ton frère qui te regarde. Il est revenu ? Il va venir te sauver ?
Non.
Au ralenti, tu le vois se retourner et recommencer à courir.
Tu as dix ans.

Tu te réveilles d’un cauchemar. La peau poisseuse, les yeux fixés sur le noir, tu as des images en rafales dans ta tête. Tu as encore rêvé de ta jeunesse. Ce n’est plus très clair. Tu n’es plus très sûr de ce qui est vrai est de ce qui est pure imagination. La seule chose dont tu te souviens clairement est ton réveil. Tu es à l'hôpital, et t'as mal. T'as un mal de chien. Partout. Partout. Partout.
Tu as été adopté par le juge qui a mis en prison le meurtrier de ta mère. Histoires d'amour vaseuses. D’ailleurs, tu as entendu dans une conversation privée entre tes parents adoptifs que cet homme s'était suicidé en prison.

Ton père adoptif est ton idole. C’est la figure paternelle que tu n’as jamais eu, quand ce qui te sert de géniteur devait être un autre de ces amants à deux balles de ta mère. Inconnu au bataillon. Ton père, il t’a éduqué comme Dieu a créé Adam, à son image. Tu as deux sœurs plus grandes que toi et un petit frère. Ta fratrie, tu y tiens plus que tout au monde. La plus grande s'appelle Ashley, et cette femme qui a maintenant 28 ans a toujours été du genre protecteur quand tu es arrivé à l'école. L’autre c’est ta meilleure amie, vous êtes plus des amis que frère et sœur, elle s’appelle Sky et elle a 24 ans. Puis y’a le petit. Ce n'est qu'un ado de seize ans, Theodor. Une sorte de cancre qui reçoit les foudres de votre père avec plus de dureté que pour quiconque avant lui. Ton père, lui, a un nom banal, John. Et ta mère est la personne la plus gentille que tu ais rencontrée depuis bien longtemps, elle s'appelle Mary-Margaret. Toute cette famille t’as accueille alors que tu n’avais que 10 ans. Alors que tu ne portais pas leur nom - dont tu refuseras d'ailleurs d'hériter, en hommage à cette ancienne époque dans le Bronx.

Tu as fait les mêmes études que ton père, selon lui les plus prestigieuses - le droit. C'est comme si le passé des gangs avait été effacé. Toujours bon élève, bons points à l'école, tellement intelligent que bilingue quadrilingue à un âge étonnamment jeune. Tu as parfaitement dompté l'anglais, le français, l'espagnol et le japonais et ne comptes pas t'arrêter là. Ca a toujours étonné ton père que tu sois aussi intelligent puisque tu venais d’un endroit peu riche. Mais tu as appris tout ce que tu pouvais parce que tu trouvais que tu avais manqué de tellement de choses, justemment. Tu te souviens d'une de tes voisine. Elle venait de France et t’a appris les rudiments de sa langue. Tu déménageais souvent mais en gardant toujours un oeil sur son adresse.

Et puis, y'a peu de temps, t'as fouillé dans les affaires de ton père lors d'un stage pour trouver un dossier quelconque. Et t'es tombé sur le nom SAGATAÎEV. Tu l'as ouvert en pensant qu'il s'agissait de ton dossier.
Sauf que non.
Ces quelques lettres imprimées là, tu ne les avais plus prononcées depuis des années. Aleksandr.
Alek.

Maintenant tu te trouves dans une ville inconnue au Texas : Austin. Là où il a été relâché lors de sa liberté conditionnelle et là où il a été vu depuis la dernière fois, depuis que ladite conditionnelle s'est terminée. Le dossier est peu fourni, des soupçons sans preuve, des pistes, rien de concret. Tu doutes même qu'il vive encore dans cette ville, en te basant sur les souvenirs que tu as de lui, mais c'est toujours un point de départ.
Tu le cherches en apprenant à te faire continuellement remballer. T'as trouvé un appartement pour quelque temps, histoire de mettre la main sur cet homme et de le questionner sur ces images qui tournent en boucle dans ta tête, celles où il disparaît dans la lumière intense des phares de police. Tu veux juste lui demander pourquoi. Simplement pourquoi.

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