Les gens dans le vie sont souvent imprésibles. C'est la nature humaine même. Elio rencontrait bien des gens à chaque jour, surtout parce qu'il était employé comme professeur d'Italien à l'Université. Il pouvait côtoyer de bons comme de mauvais élèves. L'être humain était fait pour être corrompu à plusieurs niveaux et malheureusement, de pauvres âmes en payaient inutilement les frais. C'était le cas d'une demoiselle à la chevelure blonde comme le blé qui observait son bolide. Elio n'avait pas besoin d'être devin pour savoir qu'il s'était passé quelque chose avec la bagnole de celle-ci. De ses yeux aiguisés de fin observateur, il conclu qu'elle tentait de voler cette voiture. Calmement, une main fourrée dans sa poche et l'autre qui retenait une cigarette fumante de tomber au sol, il s'approcha d'elle. "- Excusez-moi, mademoiselle... ?" Elio avait toujours été très respectueux envers autrui même s'il s'agissait là d'un jeune femme enfreinant la loi et ce n'était pas aujourd'hui que cela allait changer. Il l'avait interpellé avec son grand accent italien, ses grands yeux verts la regardant sans insistance. Il était là, si elle avait besoin de lui. Il avait des camps d'expertise bien différents de la mécanique, mais si elle avait besoin d'argent pour un taxi, il pouvait aisément lui en passer. Ou si elle avait besoin de parler, il était là. Elio avait toujours été doué pour porter l'oreille, mais pas de délier sa langue. Il n'y avait pas de violence quelconque de sa part ni de celle de la demoiselle, donc il n'avait pas eu besoin d'être bien méchant. "- Est-ce votre voiture ?" Osa-t-il demander, même s'il se doutait clairement que non.