Milo & Heather

Bonjour Heather !
Bonjour Milo !

Après la tournure inattendue de ce weekend, je me suis empressé de trouver un groupe de soutien. Ce n'est pas dans le mauvais sens que je me tourne vers une telle chose, mais plutôt pour pouvoir extérioriser mes peurs et me rendre compte que je ne suis pas la seule personne sur cette planète à avoir vécu une telle chose. Bradley m'a terrorisé au point d'avoir une peur immense en côtoyant Caïn et, pourtant dieu sait à quel point mon amour envers lui est inégalable. Je ne sais pas pourquoi j'ai peur puisqu'il se tord dans tous les sens pour me faire comprendre qu'il n'est pas un psychopathe qui me tuerait dans mon sommeil. Mais l'habit ne fait pas le moine, comme on dit dans le jargon n'est-ce pas ? Comme j'ai fini tôt, je me suis mis en route pour le groupe de soutien, en espérant arriver à temps puisque je ne suis pas une personne qui marche vite. Sur le chemin, plusieurs pensées me font face et me pousse à m'absenter de la séance d'aujourd'hui, plus je me rapproche et plus une boule se forme dans mon ventre. Je n'aime pas les groupes de soutien, mais c'est pour mon bien et peut-être que c'est une bonne idée. Quelques minutes de marches plus tard, j'entre enfin dans le bâtiment où la séance aura lieu. Je ne vais pas mentir, je ne suis pas serein. Parler de mon traumatisme devant des inconnus, ce n'est pas du tout ma tasse de thé. Mais c'est pour mon bien, à ce qu'il paraît. Je m'assois dans le cercle des chaises et dit bonjour à tous ceux qui arrivent. C'est bizarre et je scrute chaque regards qui sont à ma rencontre, je suis totalement perdu. Mais la séance démarre sans même que je sois prêt, vous parlez d'un bon commencement. Mon tour arrive assez précipitamment et je me mets à regarder tout le monde d'un regard fuyant. Qu'est-ce que je dois dire ? « Euh... Bonsoir... Bah... J'm'appelle Milo River... », je déglutis. « Et, je... » un long silence s'installe puis, je baisse ma tête en triturant mes doigts. « ...J'me suis fait maltraité par mon ex-petit ami. », la pilule passe difficilement. Mais au moins, mon tour est passé. Je regarde celle qui passe après moi et je ressens la gène qu'elle diffuse en parlant. Je détourne alors mon regard en ne m'attendant pas à ce qu'elle se lève en pleine séance. Quelques minutes plus tard, ma gorge s'est asséchée et je me lève pour aller prendre un verre. J'y remarque la demoiselle qui tantôt était assise à côté de moi. Je m'approche puis prend la parole, « Excusez-moi ? », je tente de sourire malgré ma gêne. « J'sais que ça pourrait paraître bizarre dit comme ça, mais tout à l'heure... J'ai ressenti votre gêne. », quelle entrée incroyable, 10/10 Milo.

Milo & Heather

Bonjour Heather !
Bonjour Milo !

Devrais-je être réellement ici, assis sur cette chaise à raconter mon passé à des inconnus qui ne devraient même pas fourrer leurs nez dans ma vie ? Je ne sais pas et je n'ai pas vraiment envie de le savoir. J'ai beau admirer l'initiative de ces gens, je n'admire pas le fait que je dois avouer à de parfaits inconnus que je me suis fait maltraité dans tous les sens du terme par mon ex. Pourquoi je suis venu ici, si je n'aime pas me dévoiler aux autres ? Bonne question. J'ai souvent lu via des forums de discussions que les groupes de soutiens étaient de bonnes décisions pour se sortir la tête des traumatismes. J'espère que c'est vrai, sinon je me sentirai bien con. En écoutant la personne à mes côtés, je me rends rapidement compte que je ne suis pas le pire des cas. Je me suis exprimé, mais pas elle. Mais, je peux ressentir sa gêne... Je ressens exactement la même malgré le courage que j'ai eu en m'exprimant. Cependant, on continue les présentations et une pause s'impose. Tant mieux, je pourrais faire descendre la pression actuelle. Mon cœur est tellement serré, que j'ai l'impression d'en mourir. Comment j'ai fais pour ne pas prendre peur, faire une crise de panique ou partir en courant ? En interpellant la jeune femme, mes mots faisaient sens dans ma tête, mais oralement c'est autre chose. Je ne suis pas très bon dans le terme sociabilité, totalement maladroit et imprudent que je suis. Ma relation toxique que j'ai entretenu avec mon ex devait être le coup du karma, à trop croire que les humains sont tous généreux, admirables, bienveillants. Quel naïf. J’acquiesce lorsque j'entends la réponse de la femme, elle marque un point. Je ne suis probablement pas le seul à avoir remarqué qu'elle était gênée durant sa présentation. Et puis, qui n'est pas gêné durant un tel groupe de soutien ? Je penche légèrement ma tête lorsqu'elle affirme qu'elle n'a rien à faire ici. C'est drôle, je pense pareil. « En fait, j'pense pareil... » j'hoche la tête, comme si c'était un fait surprenant. « J'ai tout autant l'impression qu'j'ai rien à faire ici... Cependant, j'cesse pas de me dire qu'les autres aussi sont énormément gênés, pour éviter de paniquer. » je tente d'expliquer convenablement, malgré que je panique un tout petit peu. J'acquiesce de nouveau lorsqu'elle me demande si c'est la première fois que je viens ici. Je soupire en pensant de nouveau à la raison de ma venue, Caïn. Bordel, qu'est-ce que j'ai peur. C'est pas digne d'un River, ça. Mais je n'y peut rien, Caïn est si grand, sa voix est si grave et il est trois fois plus fort que moi. Je ne peux cesser de penser à des choses horribles, qui pourraient m'arriver. Pourtant Caïn est aussi doux qu'un agneau, ma peur est probablement incompréhensible aux yeux des autres. Mais pour moi elle l'est très bien, car aller au point où je ne dors presque plus. C'est que le traumatisme est toujours d'actualité et Caïn seul, ne pourra pas me libérer de ces barreaux horrifiants. « Effectivement, c'bien la première fois que j'viens à ce groupe de soutien... » je détourne le regard, étant légèrement gêné malgré que ce soit pas grand chose de le dévoiler. « Vous aussi, c'est la première fois que vous v'nez ? » je demande en retour, histoire de faire la discussion... Je suppose ?

Milo & Heather

Bonjour Heather !
Bonjour Milo !

Le seule raison pour laquelle je suis venu à ce groupe de soutien, c'est parce que je veux m'en sortir et que rester à me morfondre dans ce traumatisme ne m'aidera pas. Je me suis dis que ça ne tuerai personne si j'allais au moins un jour au groupe. J'ai suivi les avis des internautes qui ont expérimentés ce genre de situation, sans penser que je serais mal à l'aise dès la première minute. Les regards de ces autres personnes, était si lourd. J'en tremblais mais j'avais caché mes mains dans les manches de mon haut, par simple tic. Je me suis présenté en quelques secondes, mais plus les minutes passaient et plus je sentais mon cœur se compresser. En regardant ces personnes se présenter, je me rendais compte que je n'avais rien à faire dans ce groupe et que c'était encore une mauvaise idée que j'avais eu. Je me sentais facilement vulnérable et regardé voire jugé méchamment alors que ce ne doit pas être le cas et que c'est forcément mon anxiété qui me joue des tours. En me levant durant la pause, je me suis plutôt empressé d'interpeller une femme qui me semblait dans le même état que moi. Nous avons commencé une discussion, et je comprenais finalement qu'on était d'accord sur un point : Nous n'avons rien à faire ici. « Vous faites bien d'le dire, j'compte pas rester ni revenir. » Dis-je en arrangeant la mèche rebelle. Mon passé ne pourra pas être effacé par un simple groupe de soutien, je le savais avant de venir ici et pourtant je suis venu sous le conseil des internautes en me disant qui ne tente rien n'a rien. Mais en voyant comment les choses se déroulent, aller voir un psychologue serait une solution plus potable. Il faut dire que même accepter un rendez-vous d'un-e de mes prétendants-es me fait flipper horriblement et je n'arrive jamais à accepter un deuxième rendez-vous voire une simple relation amoureuse. « Franchement, non. Parler n'enlèvera même pas un poil de mon traumatisme, ni du votre j'suppose... » J'ajoute en affichant un sourire à mon visage, afin d'apparaître amical. En l'écoutant, j'hoche la tête avant de me servir un gobelet de caféine avant de me reculer en affichant un périmètre de sécurité, un petit réflexe que j'ai découvert au fur et a mesure des années qui ont précédées la tragédie. « Après vous, madame ! » J'exclame en lui souriant chaleureusement, tenant mon gobelet de ce café encore chaud.