Marchant dans la rue, je me fiche des personnes qui m’entourent. J’ai une barbe de plusieurs jours car cela fait un moment que je marche sans prendre de douche. Quoique si on considère la pluie comme une douche alors j’en ai pris quelqu’une. Je ne pue pas, je le sais car j’ai fait ma douche sous la pluie avec du savon. Bref, je marche seul et regarde autour du mois, on est tôt le matin et il n’y a pas trop de personne qui marche. Tous mes affaires sont sur mon dos et je me dirige vers le centre de la ville. Cela fait un moment que j’ai découvert cette ville et elle ne m’a pas déplu au contraire, je l’apprécie de plus en plus. Je me dirige vers une cascade et m’assoit sur le bord. Je pose mes affaires à côté de moi et regarde autour. Une personne est assis sur le bord comme moi. « Bonjour, quel beau temps pour un mois de septembre, n’est-ce pas ? » J’espère que la personne n’a pas de stéréotype et que je ne vais pas me prendre un vent.

Sloan sort de la banque, rendez-vous programmé de longues dates afin de faire le point sur les comptes et les différents investissements à faire – ou à ne pas faire justement. Son sourire n’est plus aussi resplendissant qu’à son réveil, terni par quelques nouvelles mitigées. Elle a surtout besoin de se poser un peu, de prendre un bol d’air et de remettre ses idées en place pour que la journée redémarre sur de bons rails. Voyant une fontaine, elle décide de s’y asseoir un instant et ferme les yeux. La jeune femme s’imprègne du monde environnant, écoute les différents bruits, surtout. Elle tente de contrôler sa respiration, comme elle l’a appris lors de ses séances de yoga. Oui, la voilà qui se sent déjà un peu plus apaisée. Elle entend ensuite la voix d’un homme. Elle tourne alors la tête vers lui pour savoir si c’est bien à elle qu’il parle. Oui, aucun doute puisqu’ils sont seuls. Elle lui sourit aussitôt. « Oui ! C’est presque inquiétant pour le climat mais en attendant, je ne suis pas la première à m’en plaindre. » Elle adore la sensation de chaleur sur sa peau, donnée par le soleil. « Sloan. »

Sa phrase me fait rire « Je vous prie de m'excuser sur mes mots mais le climat n’a rien à foutre de nous comme la terre. On dit qu’on doit sauver l’environnement mais la terre peut vivre sans nous. C’est nous qui ne pouvons pas vivre sans la terre. » J’ai l’impression de partir sur un cours d’environnement mais j’aime bien parler du climat avec des personnes qui sont réalistes. De toute façon nous allons tous mourir alors pourquoi chercher plus loin. L’homme se détruit complètement même s’il pense bien faire. « Enchanté de faire votre connaissance, Erwan » dis-je en lui souriant. Je regarde derrière moi et aperçoit des personnes qui viennent marcher devant moi. « Que faites-vous de si bon matin dans cet endroit magnifique » dis-je en la regardant. Je ne pense pas qu’elle s’aperçoit que je suis une personne sans domicile et j’aimerais discuter comme cela longtemps. Cela me fait plaisir et me mets du baume en cœur, surtout avec un sourire comme le sien. Cette personne m’apaise un peu vraiment et j’espère que c’est réciproque.

Sloan s’intéresse à tout, s’inquiète de tous les problèmes de la vie, tout en étant tout de même un peu bohème, à prendre la vie comme elle vient et à se satisfaire de ce qu’elle a. Sloan, elle a tellement de facettes qu’on pourrait croire qu’elle est en contradiction parfois, alors qu’elle réagit juste selon l’humeur du moment et ses émotions à l’instant T. Le vocabulaire de son interlocuteur aurait pu la choquer, ou lui donner envie d’arrêter toute discussion, mais il n’en est rien. Ce qu’il dit est censé. Ses synapses entrent en action et mille connexions se font au sein de son cerveau, alors qu’elle détecte toutes les incohérences de la vie. « Je me plais à me dire qu’elle s’ennuierait sans son lot de distraction journalière. » La présence sur Terre est forcément nécessaire, liée à quelque chose, même si on est bien incapable d’expliquer précisément quoi. Sloan est du genre à croire que tout a une explication, que tout est géré par le destin. Et si aujourd’hui n’est pas une bonne journée, demain le sera. La bonne raison ne lui apparait pas toujours au moment opportun, mais un jour ou l’autre, elle finit par comprendre. « Je sors de la banque. » Elle tend l’index vers l’établissement. « J’essayais de reprendre le contrôle avant de poursuivre. » Son ton n’est pas triste mais pour autant, une pointe de déception est perceptible dans sa voix. « Et vous ? »

Je la regarde et je la trouve douce, je ne sais pas. J’ai l’impression que cette femme à un côté naïf qui me touche beaucoup et je ne sais pas. « Vous croyez cela ? Je ne sais pas si la terre apprécie qu’on creuse en elle pour chercher des pierres précieuse. Je ne sais pas si elle aime qu’on détruit ce qu’elle a pris des millier d’année à construire. Je me demande si on est pas un parasite pour la terre, vous savez comme les vers qui rentrent dans les humains et se prolifère. » Mon discours est vraiment extrême mais je ne sais pas, je pense que nous somme surtout une source d’ennuie pour elle et qu’elle veut nous détruire. Les humains sont pour ma part des êtres qu’il vaudrai disparaître. Même si on dit qu’on est là pour sauver l’environnement, il y a toujours quelques choses qui ne va pas par exemple, les voitures électriques : OK mais le problème c’est les batteries qui détruisent l’environnement. « Si ce n’est pas indiscret, quel contrôle et quelle poursuite ? » Je n’ai pas honte de ce que je suis alors je n’hésite pas à dire qui je suis. « Réveillé par le soleil, j’ai décidé de me balader et trouver une douche pour me laver. » Je ne sais pas si elle devinerais mais si non, je lui dirais. Je n’ai aucune honte car c’est moi.

Sloan ne peut s’empêcher de rire à cause des paroles de l’homme. Il a peut-être raison. Il a peut-être tort aussi. Elle préfère le faire réfléchir sur ce qu’il vient de dire que de se prononcer, sachant qu’elle ne sait absolument pas quoi penser elle-même sur tout ça. Ce sont des sujets qui ont peu d’importances à ces yeux, étant donné que personne ne peut réellement changer la donne. Ce n’est pas comme si on pouvait réellement exterminer l’espèce humaine. Et puis, à quoi bon ? N’y a-t-il pas eu assez d’horreur avec les deux grandes guerres, entre autres ? « La Terre est d’une telle force qu’elle aurait trouvé le moyen d’éradiquer les parasites si elle le souhaitait, non ? » Elle hausse les épaules. Simple questionnement.

Les questions sont ensuite un brin plus personnelles. Cet inconnu est assez rigolo, du point de vue de Sloan. Différent des autres êtres humains, c’est assez dégrisant. « Le contrôle sur moi-même, mes émotions. Remettre le ying et le yang en place, comme diraient certains. » La paix intérieure est très importante pour elle, étant le moteur de son bien-être et d’une journée agréable. « Il doit y en avoir à la piscine municipale. Vous avez une panne d’eau ? Parce que je connais un bon plombier si vous voulez. »

Je rigole à sa phrase « J’espère même si cela veut dire extinction de la race humaine » Enfin quoique je ne sais pas si on risque tous de mourir, je veux dire quand la météorite est venue sur nous pour détruire les dinosaures, il y en a quelques-uns qui sont resté. Je regarde cette jeune femme pleine de vie et pétillante, j’ai l’impression qu’elle a envie d’aider son prochain et sa phrase me confirme ce que je pense. Je lui souris, d’un sourire sincère. Je n’ai pas envie qu’elle prenne peur mais si c’est le cas, je serais déçu comme souvent mais cela ne va pas m’empêcher d’aller voir du monde avec le sourire. « Je comprends tout à fait sur ce yin et ce yang, mais quelques fois il ne faut pas trop réfléchir, juste aller de l’avant. » dis-je en souriant puis je continue sur ma lancé « Non, ma maison est la ville donc je n’ai pas de panne d’eau sauf si les fontaines s’arrête à cause d’un disfonctionnement. » Je la regarde dans les yeux sans avoir peur de qui je suis et ce que je suis devenu. La vie n’est pas rose pour certaine personne, pour ma part elle est beige.