Pendant ses études, on avait eu de cesse de rabâcher à Sloan qu’il est primordial de faire un stage à l’étranger lorsqu’on ambitionne d’avoir un avenir brillant. Sloan n’a jamais eu une quelconque ambition là-dessus, bien trop persuadée que le destin l’aidera à trouver son chemin. Si elle doit devenir riche, alors elle y parviendra sans chercher. Sinon, une vie simple lui conviendra tout autant. Néanmoins, l’idée de pouvoir voyager et voir du pays étant tentant, elle a tout de même fait son fameux stage au Danemark, dans la capitale. Il faut dire aussi que lorsqu’on étudie les langues étrangères, on est presque obligé de se rendre en Europe à un moment donné.
Alors que l’heure qu’il est lui échappe totalement, Sloan sort de sa chambre. Charlotte, sa camarade de chambre, une étudiante française qui est en stage avec elle à l’University of Copenhagen, ne manque pas de lui rappeler, juste avant qu’elle parte, qu’elles doivent se rejoindre en centre-ville avant d’aller au club The Zoo. Un dernier sourire accompagné d’un hochement de tête et Sloan est déjà loin. Elle file entre les rues, ses écouteurs aux oreilles et le regard concentré sur les petits détails architecturaux des bâtiments de la ville. Copenhague est une ville si différente d’Austin. Elle se promet de voyager davantage à l’avenir, et pourquoi pas de même faire un tour du monde.
D’un tourbillon, elle fait tourner sa belle robe au fil de ses mouvements sur elle-même, donnant l’impression d’une femme qui danse en pleine rue. Ce n’est pas qu’une impression, en fait. Elle ne fait pas attention et rentre dans une demoiselle. Et merde. Sloan, la maladroite. Un défaut que sa mère, très rigide, a bien du mal à comprendre. Le cul par terre, la brune semble enfin se rendre compte de ce qu’il vient d’arriver. « Oh… Je… Je… » Elle en perd ses moyens, comme souvent. « Je suis désolée ! J’aurais dû faire gaffe ! » Et monopolise la conversation par la même occasion. Elle s’empresse de se lever. Une grimace de douleur apparait bientôt sur son visage. Elle se frotte les fesses. Elle ne remarque pas les quelques gouttes de sang qui s’accumulent sur son coude. Elle tend la main à la rousse. « Tenez ! Je vais vous aider. » Son ton est optimiste. « Vous n’avez rien ? Tout va bien ? »