Shane a une nouvelle mission aujourd’hui, et elle n’est pas des moindres. Lui qui adore fouiner du côté de l’université, il ne va pas être déçu. C’est d’ailleurs tout sourire qu’il enfile la tenue parfaite de l’homme de maintenance et il se dirige vers la salle de classe qu’on lui a indiquée. Il prend soin à ne pas se faire remarquer par des membres du personnel, car il se ferait vite virer de l’établissement si on venait à le dénoncer.

Le voilà qui toque à la porte. Il observe le professeur au travers de la vitre, et jette également un coup d’œil vers l’auditoire. Il n’y a pas tellement d’élèves, comparé à ce qu’il a connu ailleurs. Ou peut-être n’est-ce qu’une impression. S’il ne se trompe pas, le cours devrait se terminer d’ici une dizaine de minutes, mais on lui a demandé d’intervenir alors que les élèves sont encore en place. Shane ne désobéit jamais aux ordres de ses clients, cela fait partie du deal.

« Je suis désolé de vous déranger mais il faut que je répare le projecteur… » Dit-il alors au professeur, bien plus beau et jeune que ce qu’il avait imaginé au premier abord. Shane espère juste une chose : que ce fichu appareil soit bien en panne sans quoi il va être bien embété…

Shane ne sait pas trop quoi répondre à la question du professeur mais il est bien assez bon acteur pour être paré à ce type d’éventualité et faire comme si de rien n’était. Un rôle, voilà ce qu’il a l’habitude de jouer à longueur de temps, au point de parfois ne plus savoir qui il est lui-même. « J’sais pas. Je me contente de faire ce qu’on me demande vous savez. Et apparemment, ça ne pouvait pas attendre non. » Il hausse les épaules, tout en lançant son plus grand sourire vers le professeur. Ce n’est même pas un mensonge, ce qu’il vient de dire, c’est juste le contexte qui fera comprendre sa phrase autrement… Il est doué pour ça, Shane. Et il s’en sort plutôt bien avec la séduction normalement. Du coup, il s’approche du professeur pour prendre la chaise sur lequel il doit sans doute s’asseoir de temps en temps. « Je peux ? » Il lui demande sans trop laisser le choix. Le professionnel fait parfaitement abstraction des élèves. Il n’est pas là pour eux après tout. Puis, il monte sur la dite chaise, après l’avoir déplacée en dessous du projecteur. Heureusement, il n’est pas trop haut et il peut donc l’atteindre sans trop de difficultés. Il attrape un tournevis à sa ceinture, dans l’idée de faire semblant de bricoler, et bientôt, la tirade du professeur lui arrache un large sourire. S’il savait… « Je pourrais peut-être vous arranger ça. Je connais du monde dans le milieu. » Il n’a pas honte Shane, mais il fait tout de même en sorte de ne pas parler trop fort pour que les étudiants n’entendent pas trop. M’enfin, c’est difficile à jauger donc pas certain que ce soit efficace. Puis, il se retourne vers le projecteur et fait mine de le soulever, avant de se mettre à tousser légèrement à cause de la poussière. « Le ménage doit pas être fait souvent ici… » Il maugrée bientôt. Il regarde l’homme assis au bureau derrière lui, comme s’il voulait passer un moment complice avec lui. « Vous avez pas quelque chose pour nettoyer ? Un sopalin ? » Puis, il descend de la chaise – au cas où il doive aller chercher le nécessaire on ne sait où – dans un geste étrange, sexy, le cul bien remonté pour faire plaisir aux yeux de son client.

Lorsque Shane entend l’assemblée rire, il se demande s’il n’a pas quelque chose de collé sur le derrière, mais préfère ne pas s’en assurer, pour ne pas éveiller le moindre soupçon sur sa véritable identité. Il se dit qu’il checkera dès qu’il en aura la possibilité, discrètement. Puis, l’homme accepte son idée de striptease et Shane lui adresse un sourire entendu, du style ‘j’vais voir ce que je peux faire’, avant d’en venir à demander un mouchoir ou n’importe quoi d’autre qui pourrait enlever la poussière. « Non… D’habitude c’est le boulot des femmes de ménage. » Pas du tout sexiste le petit, mais faut dire qu’il n’a clairement pas l’habitude de venir à la fac. « Et comme les projecteurs tombent rarement en panne, j’y ai pas pensé. » Ca aussi c’est une nouvelle, mais lorsqu’il apprend qu’ils sont dans un cours d’art, le faux agent technique se dit qu’il est sauvé parce que dans cette discipline, ils ne doivent pas trop utiliser le dit projecteur… « Merci en tout cas. » adresse-t-il au professeur qu’il tente de séduire, avec son plus charmant sourire.

Et le voilà bientôt modèle, ce qui le fait doucement rire intérieurement. Il ne s’était décidemment pas du tout attendu à cela. Est-ce à cause de son petit jeu avec ses fesses, ou bien pas du tout ? Il se retourne alors, prenant un air surpris. « A quoi est-ce que je dois m’attendre avec un style ‘surréaliste’ ? J’y connais rien en art malheureusement… J’ai tout à apprendre. » Il rit doucement, délicatement pour ne pas passer un abruti mais juste pour un mec dont l’art n’est pas le domaine de prédilection. « Oui, j’dois pouvoir faire ça. » Il ne prend même pas un air offusqué, juste un peu surpris, histoire de coller à son personnage. « 5 minutes, ce sont juste quelques réglages. » Et il fait mine de s’y remettre alors qu’il sait pertinemment que tous les regards sont posés sur lui et que des étudiants sont en train de le dessiner. Ca ne le met même pas mal à l’aise et pour tout dire, il est même plutôt flatté. « Vous avez un autre cours après ? » Demande-t-il le plus innocemment du monde.

Shane fronce les sourcils tout en tournant la tête de gauche à droite alors que le professeur balance des noms supposés être connus. Picasso, ça lui dit bien quelque chose quand même. Il faudrait sortir d’un trou plus que perdu et n’avoir jamais connu la civilisation pour ne pas avoir entendu une seule fois ce nom, pour autant, le prostitué n’associe ce nom à aucune œuvre qu’il aurait pu voir au cours de sa vie. Mais avec les explications, il comprend mieux. Ne ressembler à rien, ça il voit ! « Donc, vous leur demandez de me dessiner en un truc qui ne ressemble à rien ?! » Semble-t-il faussement s’offusquer, bien que son petit sourire en coin montre à quel point la situation l’amuse.

Puis, voilà Shane qui s’affère à la fausse tache qu’il s’est assigné, essayant tout de même de rendre son action réaliste. Puis, les choses s’enchainent. Les élèves sortent de la salle et le professionnel reste seul avec le professeur qui le salue bientôt avant de reprendre la parole. Shane commençait à se dire qu’il allait devoir lui courir après dans les couloirs pour lui proposer de boire un verre ou quelque chose du genre. Il descend enfin de sa chaise et se frotte les mains contre son pantalon pour les nettoyer un minimum avant d’avoir un léger sourire coupable aux lèvres. « Je pourrais presque croire que c’est mon cul bien trop musclé qui m’a trahi. » Il se met même à rire doucement. « Il se pourrait bien que je sois véritablement agent d’entretien mais que cet appareil ne soit pas véritablement en panne et que je sois venu ici juste pour vous voir et vous laisser admirer mon fessier… » L’homme ne s’est pas donné autant de mal pour révéler aussi facilement qu’il n’est pas celui qu’il prêtant être. « Votre sourire… Il me fait craquer… Fallait que je le vois de plus près ! » Il n’est pas du tout dans l’implicite quand il s’y met mais vraisemblablement, son interlocuteur non plus… « Du coup, vous avez un peu plus de temps à m’accorder ou bien… ? »

Shane n’a pas réellement besoin de cacher les raisons de sa présence ici. Après tout, il a un boulot à faire en deux temps : on lui a demandé d’intervenir pendant un cours et ensuite de faire passer un bon moment au professeur – si celui-ci en a envie seulement. Maintenant que la première étape est franchi, l’homme doit encore s’amuser un peu mais globalement, il aura réussi sa mission sans trop de difficultés. « Un peu trop jeunes pour moi, je dirais… Et puis, à cet âge là ils ne savent généralement pas ce qu’ils veulent précisément et… je déteste l’indécision. » Shane ne pense pas un seul mot de ce qu’il dit parce que pour lui, peu importe l’âge ou le sexe, du moment que ça lui rapporte de l’argent. Quand aux relations sérieuses, autant dire que ça n’a pas vraiment de place dans sa vie donc la question ne se pose pas. Il prend un petit sourire malin pour appuyer ses propos toutefois, avant d’ajouter : « Vous pouvez choisir ! » Il hoche la tête cette fois et ne tarde pas à remarquer que l’homme semble un brin inquiet. Est-ce sa présence qui le rend ainsi, lui qui ne ferait pas grand mal à une mouche ?

Bientôt, le professionnel éclate de rire. Il ne s’y attendait tellement pas à ces paroles ! « Première chose : je ne compte pas vous tuer. Deuxième chose : je ne vous veux que du bien. Troisième chose : le stress et l’inquiétude, ça fait réduire la taille de tout ça… » Il montre du doigt les parties génitales de son interlocuteur, pas gêné pour un sou. « Alors je vous conseille vivement d’arrêter. » Il a son air malin qu’il n’arrive pas à réprimer. « Je pourrais vous mentir et vous dire que je suis riche grâce à un boulot de banquier, d’agent immobilier ou je ne sais quoi d’autres mais malheureusement, ce n’est pas le cas… » Il hausse les épaules. « J’suis vigile dans un complexe commercial. » Ouais, ça lui allait bien ça et ça fait genre qu’il ne faut pas trop lui faire de noise… Shane s’accoude au bureau en attendant la suite des événements.

Et voilà que les choses prennent un tournant presque innatendu, ou en tout cas, pas attendu de si tôt. Shane était persuadé qu’il allait encore devoir bataillé pendant de longues minutes pour faire craquer cet homme si indécis, mais voilà qu’il se jette sur lui sans prévenir, et dans des propos encore plus surprenants. Le professionnel n’est pas choqué pour un sou car des clients sado-masochistes, ça court bien plus les rues que ce qu’on pourrait croire et comme ils payent mieux que les autres, le brun se fait un plaisir d’accepter le marché. Le pire, c’est qu’on pourrait croire qu’il va être mis en souffrance mais non, la plupart du temps, ce sont les clients qui souhaitent être soumis, alors il a juste à jouer à un jeu, faire semblant d’être le maitre du jeu, le dominant le temps d’une soirée, voir même de quelques heures seulement. Ca l’amuse la plupart du temps. Sauf que l’homme face à lui n’a pas du tout le comportement que Shane connait chez ses clients habituels. C’est comme si… il le testait, ou en tout cas c’est l’impression que ça donne au brun et ça le fait bien rire intérieurement. Il ne répond pas aux gestes par la violence mais embrasse tout de même l’homme avec une certaine sauvagerie. Il se retient de rire, vraiment ; et lorsqu’un petit moment opportun à ce qu’il reprenne la parole arrive, il ne perd pas de temps : « Je ne m’attendais pas à ça de vous ! Je vous trouve trop de classe pour vous abaisser à de telles actions, mais bon si c’est vraiment ce que vous voulez… » Il espère tout de même qu’il changera d’avis parce que les risques qu’engendrent le fait de faire de telles choses dans une salle vide ou quiconque pourrait rentrer à n’importe quel moment, l’effraient légèrement, plus que ce qu’on lui demande de faire d’ailleurs. « C’est une manière de me tester, pour que je fuis peut-être ? Ou bien c’est réellement ce que vous voulez ? Parce que j’en ai déjà vu des vertes et des pas mures dans ma vie donc j’suis prêt à tout mais dans la première hypothèse, je risquerais de vous choquer, et ce n’était pas mon but… » L’américain préfère s’en assurer, répéter plusieurs fois la question, bien qu’il déboutonne son pantalon en même temps. Son seul but : ne pas mettre mal à l’aise son interlocuteur, sans quoi le client qui a payé pour tout ça lui en voudrait surement !

Shane est surpris par cet homme, bien que peu de choses dans la vie arrivent à le surprendre. Les choses avancent vite, bien plus vite que ce qu’il avait prévu au premier abord. Le client lui avait même donné de quoi emmener le professeur boire un verre, avant d’éventuellement prendre une chambre d’hôtel, ou faire ça n’importe où après tout. Mais le voilà avec la kekette à l’air, et bientôt même bien au chaud, ce qui procure un plaisir intense à notre prostitué. Ca l’empêche même de dire quoi que ce soit, parce que ce n’est clairement pas dans ces moments-là qu’il fait la conversation. A vrai dire, c’est plutôt rare que quelqu’un lui fasse ce genre de plaisir car les rôles sont souvent inversés. Faut dire que quand les gens payent, c’est rarement pour procurer du plaisir aux autres mais surtout pour en recevoir. Puis, ça s’arrête sans qu’il ait dit ou fait quoi que ce soit. Si vraiment il avait été un simple vigile dans un centre commercial, c’est évident qu’il aurait tout stoppé net là… Il tente bientôt de reprendre un peu ses esprits avant de répondre à son interlocuteur. « T’y arrives pas ? » En fait, il n’a pas du tout repris ses esprits. L’homme est bien doué il faut dire et Shane n’était pas loin d’atteindre le septième ciel s’il l’aurait voulu. « Robyn… » Dit-il bientôt dans des propos un peu décousus, mentant une fois de plus sur son prénom. Il tente de tout assimiler, mais pas évident. Qu’est-ce qu’il dirait, le vigile du centre commercial qu’il est censé jouer ? « Tu sais, à la base, j’étais pas venu là dans l’espoir qu’il se passe… ça ! » dit-il en faisant tourner son index en direction de ses parties génitales à l’air. « Et encore moins pour que tu me fasses des trucs sans que je ne puisse rendre la pareille. En temps normal, j’aime bien être celui qui prend soin de son compagnon. » Shane sourit, tentant de donner l’impression qu’il est l’homme parfait, ou tout du moins quelqu’un de sérieux. « Bref… On fait quoi du coup ? Parce que tu me plais. Je te plais… T’as besoin de me draguer et que j’sois difficile à appâter ? Ou bien je rentre direct chez moi ? » Shane affiche son plus large sourire. Peu importe la réponse, il s’en fiche un peu pour tout dire, car il a d’autres clients de prévus pour la journée.

Shane se demande quelle est la meilleure position à adapter. Le kiki à l’air, il n’est pas forcément très naturel de discuter. Il est loin d’être naturiste, bien qu’il ait l’habitude d’être à poil. Finalement, le professionnel semble avoir fait mouche avec ses paroles, ce qui le rassure un peu. Alors, il sourit, pour faire fonctionner son charme au naturel. « Ca peut s’arranger ! » Ce n’était pas trop prévu aux programmes qu’ils aillent manger un truc, et encore moins que Shane doive payer mais bon, il ira demander une rallonge au client qui a payé pour toute cette mascarade, ça ne devrait pas poser de problèmes, si ce n’est qu’il doit avancer les fonds. Faudrait qu’il puisse passer un coup de fil pour être sûr de ne pas débourser inutilement… Bon, au moins, il a dit qu’il était vigile, donc Louis sait qu’il ne se fait pas un salaire de fou. « Laisse-moi juste deux minutes passer un coup de fil. J’vais annuler mon rendez-vous de 14 heures. » Il allait prétexter un rendez-vous pour visiter une maison ou quelque chose du genre, ça passerait crème. Il s’éloigne un peu, prenant soin à ce que le français ne l’entende pas. Il appelle Nell Maisonneuve et rapidement, il a l’accord pour la rallonge. Parfait… Il peut alors reporter son attention vers Louis.

« Voilà, c’est réglé. J’ai tout mon temps comme ça. » Shane sourit, charmeur encore une fois. Il suit le professeur à travers le campus et jusqu’à sa voiture. « C’est toi qui est au volant donc je te laisse choisir. » Il lui proposerait bien d’aller dans un restaurant français pour qu’il puisse découvrir sa culture mais le fait est qu’il n’est pas censé être au courant de la nationalité de son partenaire. C’est con de ne pas pouvoir dégainer tous ses atouts pour séduire… Et bientôt, voilà qu’il doit répondre à une panoplie de question. Bonjour la comédie qui s’enclenche.

« Tu sais, j’ai une vie pas très intéressante pour tout dire, même si j’aimerais pouvoir t’impressionner davantage. » Il sourit, espérant que ça passera comme argument. « Ça fait environ 3 ans, dans une petite société d’informatique en ville. Tech&co, tu connais peut-être ? » Sa couverture est presque parfaite. Il faut dire qu’il a travaillé dessus longtemps. « Je suis d’origine australienne. J’ai vécu là-bas jusqu’à il y a trois ans justement. » Ca, c’est vrai, bien qu’il soit à Austin depuis bien moins longtemps qu’il le prétend. « Pour tout dire, j’ai menti pour le projecteur. Je voulais juste une excuse pour te voir et me retrouver seul avec toi… C’est peut-être peu orthodoxe comme méthode, mais bon, je n’avais pas d’autres idées pour attirer ton attention. » Qu’est-ce qu’on ne dirait pas pour plaire… « Je me suis introduit dans l’université sans l’autorisation de personne. » Shane fait une grimace. Il a quand même eu de la chance de ne pas se faire griller. « J’ai bossé là au tout début, quand je suis arrivé à Austin, donc je connais les bâtiments et tout. » Encore un mensonge, même s’il a fait du repérage à plusieurs reprises dans les lieux.

Il ne rebondit pas sur la dernière question sur l’homme, espérant être assez précis pour qu’il ne doute pas de lui. « Et toi alors ? Ton accent m’indique que tu ne viens pas de là. » Il sourit, tout en posant sa main sur celle du conducteur, posée sur le levier de vitesse.

« Ah bah c’est peut-être une rubrique de journal aussi, ça je ne sais pas. » Shane hausse les épaules. Ce qui est certain, c’est que cette entreprise existe bien à Austin, bien qu’il n’y travaille pas, donc il n’a pas à s’en faire pour sa couverture. « Je te l’ai déjà dit. J’ai pas d’autres raisons malheureusement et je ne vais pas en inviter juste pour te faire plaisir. Mais si tu me prends autant pour un menteur, t’as qu’à me laisser là. Je rentrerais à pied… » Shane n’a pas peur de devoir descendre, et ça l’agace sincèrement qu’on remette en cause ses paroles, bien que l’homme ait toutes les raisons de le faire, étant donné que le brun lui ment en effet depuis le début.

Finalement, les plans semblent changer, ce qui déconcerte un peu l’australien. Les voici arriver devant le logement de Louis, un revirement de situation plutôt inattendue. Il parait plus qu’évident que sa couverture est grillée, bien que Shane ne compte pas sortir du personnage pour autant. Ca serait trahir la personne qui l’a engagé pour ce petit jeu et clairement, ça ne fait pas partie du contrat de dévoiler ses sources. Il suit le français jusqu’à son appartement, un brin hésitant tout de même. « Finalement, t’as pas faim ? Ou bien tu préfères me cuisiner un petit truc ? » Shane se met à rire. Il espère ne pas être tombé sur un psychopathe. Ca ne serait pas la première fois après tout et c’est toujours difficile de savoir à qui on a affaire. Ce n’est pas tellement qu’il risque quoi que ce soit avec son gabarit plutôt large, mais bon… « Oui, volontiers. » Répond-t-il à l’annonce d’une bière. Le professionnel enlève sa veste en faux cuir et s’assoit sur le canapé, se mettant ainsi à l’aise, comme son hôte lui a proposé. « J’sais pas comment tu fais ! C’est pas hyper agréable quand il fait toujours chaud. » Shane, c’est le genre de mecs à passer ses journées dehors, alors il est habitué au froid de l’hiver. Du coup, dès qu’on pousse un peu trop les radiateurs, c’est limite s’il n’a pas une migraine qui pointe le bout de son nez. « Même plus d’excuses pour se blottir sous la couette du coup ! Sacrilège ! » Il sourit, amusé. Même son tee-shirt lui colle un peu trop à la peau, mais bon, pour ne pas en rajouter, il doit malheureusement le garder. « A moins que tout ça soit une excuse pour que tous les hommes que tu ramènes finissent à poil ? » Un sourire malin se forme sur le visage de l’invité.

Les choses ainsi dites étaient bien plus claires. Et c’est avec un sourire malicieux que Shane suit Louis dans sa chambre afin de pouvoir passer aux choses sérieuses. Il boit volontiers le verre que lui tend le propriétaire des lieux et avale la boisson sans se douter le moins du monde qu’une substance non désirée y a été intégrée. Puis, s’en suit une période où Shane fait son travail, y prenant le plaisir nécessaire, bien qu’une fatigue immense le submerge bientôt, ce qui le conduit à s’endormir bien plus rapidement que prévu, sans même qu’il n’en prenne conscience.

Un peu plus tard, un coup brutal l’extirpe de son sommeil et il grommelle, comme il le fait à chaque fois qu’il est réveillé de la sorte. « Hein ? Quoi ? » Robyn ? Pourquoi une voix masculine l’appelle ainsi ? Il ouvre bientôt les yeux pour se rendre compte qu’il n’est pas dans son lit habituel, et qu’il n’est pas face à un visage très familier non plus. Quelques secondes suffisent néanmoins pour que le sang afflue enfin dans son cerveau et qu’il se remémore les derniers événements de sa vie. Louis, le français de l’université qu’il a dû séduire… OK, tout lui revient enfin. Il est temps de se remettre dans la peau de son personnage… « T’y as pas été de main morte dis donc… J’pourrais presque croire que tu m’en veux. » Dit-il tout en se frottant la joue, avec un petit sourire malgré tout alors que l’homme vient lui caresser le torse. « Ça serait pas de refus j’avoue. » Et comme si son ventre voulait montrer à quel point il est d’accord, ce dernier se met à gargouiller. Le sexe, ça creuse, mais il faut croire que le sommeil aussi. « Il est quelle heure ? C’est vraiment pas dans mes habitudes de m’endormir comme ça… J’suis vraiment désolé ! J’ai vraiment pas vu le coup arriver. » S’excuse-t-il ensuite. Décidemment, c’est bien étrange tout ça… C’est pas comme s’il était 23 heures quoi… La nuit ne semble même pas tombée au dehors… Shane se redresse et cherche ses vêtements, avant de se rendre compte qu’ils sont un peu partout dans la pièce. Il se lève pour attraper son boxer qui est le plus près du lit. Est-ce qu'il a d'autres rendez-vous à assurer aujourd'hui ? N'en aurait-il pas déjà loupé un ? Faudrait qu'il regarde dans son agenda... Il est encore trop dans son sommeil pour avoir conscience de tout.

Shane met un peu de temps pour se réveiller. Il profite de l’absence de son hébergeur pour ramasser toutes ses affaires et se rhabiller. Il passerait bien aux toilettes aussi, mais la politesse fait qu’il se retient et rejoint la table où un vrai brunch est servi. Il serait bien capable de s’en lécher les babines franchement. Il s’assoit donc, tout en attrapant de quoi remplir son assiette. « Je suis gâté dis donc ! » Puis, aussitôt, sa bouche se remplit, tout comme son estomac. C’est d’ailleurs le bec à moitié plein qu’il répond à la question de son partenaire : « Euh j’ai un rendez-vous oui. » A 14 heures, il doit être à l’autre bout de la ville. Il ne va donc pas tarder… « J’dois aller chez le dentiste. » Ouais, une excuse comme une autre et surtout un endroit où l’homme ne voudra pas le suivre. C’est mieux quand même de se couvrir. « Euh… je… » Merde ! C’était pas spécialement prévu ça… Que faire ? Shane attrape le téléphone portable de l’homme qui était justement sur la table et y rentre son numéro, changeant juste le dernier chiffre pour ne pas que Louis puisse le retrouver. « Voilà monsieur. » Puis, il termine le plus rapidement possible son assiette avant de se lever brusquement. Il se sentira mieux dès qu’il sera loin de ces lieux, bien que c’était fort agréable. « Tu m’excuses. J’dois filer mais appelles moi ! » Il lui lance son regard le plus charmeur, tout en enfilant sa veste, avant de filer comme un éclair.