Charlie n’avait pas l’habitude de trainer dans ce genre de bar où tout était trop calme, où la musique était royalement chiante, où tous ces gens étaient chiants. Comme si tous les gens pénibles d’Austin se donnaient rendez-vous chaque soir dans un même lieu. Faut dire, qu’elle avait accepté l’invitation de sa collègue pour aller boire un verre histoire de faire plus connaissance. Elle s’attendait à tomber dans un bar de soulards, le genre de bars qui te donnent envie de te foutre la taule de ta ville et non pas te tirer une balle. Charlie ne se sentait pas à sa place, dans un sens ça l’amusait bien que certain les regardent elle et sa collègue avec interrogation. En observant les personnes aux diverses tables, elle avait remarqué qu’il était tous plus ou moins bien fringués, sans aucun artifice. Elles détonnaient toutes les deux avec leurs tatouages mais cela n’empêcha pas d’abandonner Charlie pour taper la discussion avec le barman. Great. Charlie se retrouvait donc seule à une table avec sa bouteille de bière à pianoter sur son téléphone lorsque quelqu’un s’assit à sa table. Elle leva des yeux surpris et interrogateurs vers l’homme qui venait de prendre la chaise de sa collègue. « Cette chaise est prise » lâcha-t-elle avant de reposer les yeux sur piano Tittle, son jeu du moment. Le type ne s’embla pas s’en formaliser et engagea la conversation. Si elle avait aimé sa musique ? Charlie croisa les bras sur la table après avoir posé son téléphone sur la table. « J’pas vraiment écouté, cette musique, c’pas vraiment ma came » Elle était sur la défensive et regardait ce type avec méfiance. Qu’est-ce qu’il lui voulait ? Elle en avait déjà vu des types comme lui, ça courait les rues. Son sale sourire arrogant, ses yeux malicieux et, en plus, il buvait un cocktail avec un joli parasol. Les parasols, ça fait toute la différence. Et puis, ça signifie bien des choses. Les gens prennent des cocktails parc’qu’ils se la racontent, parcequ’ils veulent montrer qu’ils ont du flouze. « Mec, si tu veux une meuf, va voir la table à côté, okay ? Elles ont l’air bien entamées, t’aura plus facile à les chopper. » cracha-t-elle avant de reprendre son téléphone entre ses mains. C’est vrai que les filles d’à côté riaient comme des baleines et semblaient bien s’amuser comparé à Charlie qui n’attendait qu’une chose : le retour de sa collègue pour se débarrasser de ce parasite.

Charlie regardait du coin de l’œil ce type qui lui mimait un lion. Elle ne put s’empêcher de pouffer de rire. Il avait l’air sérieusement atteint mais cela ne l’empêcha pas de l’envoyer promener à la table d’à côté. C’est vrai qu’elle n’était pas facile à apprivoiser quand elle n’avait pas envie de se laisser draguer. Elle n’aimait pas ce genre de drague lourde, elle préférait quand c’était elle qui s’en chargeait même si son interlocuteur avait un charme qui ne devait pas en laisser plus d’une pantoise. Il lâcha encore une remarque qui fit exploser de rire la brune qu’il convoitait « Périmées ? Tu préfères les prendre au berceau ou quoi ? » Elle regarda la table d’à côté et ces filles éméchées. Elles devaient avoir la trentaine, et certaines d’entre-elles étaient plutôt charmantes. « T’as peur qu’elle te disent non ? Par qu’avec moi c’est peine perdue surtout quand j’entends ça. » Dit-elle en levant au ciel lorsqu’il dit que cette phrase où son père a volé les étoiles pour les mettre dans ses yeux ne pourrait pas fonctionner avec elle. Bien vu, Sherlock. Charlie ne cessait de jeter des regards vers le bar où elle voyait son amie rire aux éclats en parlant avec le barman. L’homme qui semblait le connaître, confirma ses doutes et Charlie soupira « Bon, ben je suppose que je n’ai plus que toi pour me distraire… » Dit-elle en croisant les bras tout en s’adossant sur le dossier de sa chaise mais il s’approche d’elle, et la brune lui jette un regard supérieur qui se radoucit lorsqu’il avoue qu’il la trouve charmante. Elle aimait qu’on flatte son égo, mais elle n’aimait pas ce genre de gars sûr de ses intentions. Après tout, on ne va pas discuter avec une fille charmante juste pour écouter sa voix. Faut pas la prendre pour une cruche la pilote. Charlie avait toujours détesté son prénom : Charlotte. Elle s’était toujours présentée sous son surnom qui faisait bien moins français, bien moins féminin. « Je te cracherais dessus uniquement si tu dépasses les bornes. Et encore, J’pourrais faire pire si tu m’casse les couilles. Mais comme t’as l’air presque sympathique, j’vais déroger à la règle. J’m’appelle Charlie. » Charlie ne prends même pas la peine de lui demander le sien parce que, premièrement, elle s’en fou et ensuite, elle finirait bien par l’apprendre. « Et après, c’est quoi l’étape suivante ? Tu vas me demander si j’habite toujours chez mes parents ? La réponse est non. Et puis quoi ? Tu vas m’offrir un verre ? J’veux bien une bière. » déclara-t-elle avant de terminer en une seule gorgée le liquide qui se trouvait dans sa bouteille.