Très honnêtement, ça me fait bizarre de voir quelqu'un qui essaie de me faire aller vers une direction de carrière plutôt qu'une autre. Jamais on ne m'a encouragée à aller vers telle ou telle direction alors oui, ça me fait carrément bizarre. Ceci dit, je ne trouve pas ça si désagréable que ça. Je souris simplement sans rien ajouter mais par la suite, je lui explique mes tocs et les conséquences que ça pourrait avoir si je venais à aller sur le terrain. "Oui, j'imagine que dans ce cas là, le terrain n'est pas forcément la solution la plus adaptée..." Marlon n'est pas idiot et il a très bien conscience du danger que je pourrais représenter si on me mettait une arme entre les mains et qu'on me confiait des vies innocentes. Je suis plutôt faite pour rester derrière un bureau, même si l'excitation d'aller sur le terrain m'intéresserait plus malgré les dangers et risques que ça implique. Je souris doucement, sans rien ajouter. Cette conversation commence à me laisser pensive et ça se voit peut-être sur mon visage. Quoi qu'il en soit, Marlon reprend la parole, essayant d'en savoir davantage sur ma situation. "Mais euh... Bon, j'y connais pas grand chose là-dessus, je me suis jamais posé sur la question mais des tocs, ça peut se soigner, non? Je veux dire, tu fais des études de psychologies, doit bien y avoir un moyen de faire disparaître les symptômes ou au moins les atténuer?" J'hausse les épaules. "Ouais... Je prends des médicaments aux plantes destinés à m'apaiser et limiter mes excès de colère si je n'obtiens pas ce dont j'ai besoin." En théorie, ça fonctionne bien. Je veux dire, mes crises de colère sont moins violentes qu'elles l'étaient à une époque. Mais ça ne fonctionne pas à tout les coups non plus. Mes pulsions sont parfois plus fortes que tout le reste et même si j'ai une envie irrépressible de me contrôler, ça n'est pas si simple. Les pulsions sont puissantes.

"Tu sais, mes tocs découlent d'un traumatisme. On dit que parfois, découvrir l'origine du traumatisme permet de faire disparaître des troubles. Je sais d'où ça vient. Ce n'est pas pour autant que ça m'aide à guérir. Je suis comme ça, et je dois vivre avec. En soi, ça me convient assez. Être différente des autres me plaît. Mais c'est vrai que les autres ont beaucoup de mal avec ça." Je suis donc pas mal seule depuis quelques années. Mais ça me convient. Je préfère être seule qu'accompagnée de personnes ne supportant pas mes troubles et essayant de me changer à tout prix. Cependant, je ne suis pas fermée à l'hypothèse de rencontrer un jour un homme et ça, ça risque d'être compliqué avec mes soucis. Celui qui me supportera n'est peut-être pas encore né. C'est une pensée qui me fait toujours rire dans le fond. Enfin, c'est encore une autre histoire. "Si jamais je deviens profileuse, tu me feras du piston?" Je souris en le regardant, plaisantant pour détendre l'atmosphère et ne pas prendre tout ça qu'au sérieux. Un peu d'humour dans ce monde de brutes.

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