ça fait un certain temps qu'le broken diamond se porte au mieux, avec sa foule massive de clients qui défilent tous les soirs et toutes les nuits à un rythme effréné, et les gars s'font de plus en plus nombreux en salle. et toi aussi, ça t'bouffe tout ton temps, si bien que tu ne sais presque plus faire autre chose qu'aligner les heures à gérer le bar et le gang en même temps. faut dire, l'un ne va pas s'en l'autre. vous n'êtes rien sans votre business, et le business n'est rien sans les divers établissements que vous construisez à force d'illégalité et de marché noir. sauf qu'il faut que vous voyez plus grand, bien plus grand que les combats de mma dans l'arrière-cour ou les deals sous la table. et c'est notamment pour cela que tu t'es aménagé quelques heures de ton temps avec ton frère dans une pièce à l'écart du tumulte du diamond. si vous voulez jouer dans la cour des grands, se frotter à la loi d'une façon plus nette est un impératif; et quoi de mieux que ton avocat de frérot pour s'y coller ? cela dit, il est bien trop droit dans ses pompes que pour vous soutenir à 100%, tu le sais. c'est jouer avec le feu que de faire appel à lui. mais avec un peu de chance, si vous parvenez à quelque chose, il n'y aura pas que le bar qui se portera mieux. espérons, espérons. de toute manière, tout ce que tu peux faire maintenant c'est attendre son arrivée en t'occupant comme tu peux avec les différents clients, en scrutant l'entrée d'un air beaucoup moins anxieux que ce que tu ne l'es réellement. et pourquoi donc ce stress, monsieur alek le super boss ?

le frère ne tarde pas à arriver, tout juste dans les temps. tu lui fais un rapide signe de la main alors qu'il s'avance d'une marche sérieuse vers toi. un seul coup d'oeil à ses habits, la mine sérieuse qu'il affiche t'indique qu'aujourd'hui n'est pas un jour de détente. ça te va. il s'arrête devant toi - après que tu aies pris soin de contourner le bar -, te présente une main que tu serres sans faire cas des formalités. bonjour m. sagataïev. j'espère que vous allez bien. je pense qu'il serait plus prudent que nous réglions nos affaires dans un endroit plus calme. tu balaies la salle du regard, le poker pas très légal dans le coin opposé à la fenêtre, les poivrots cinq mètres plus oin, les quatre-cinq yeux indiscrets qui se posent déjà sur vous, et tu hoches la tête. bien sûr, suis-moi. vous n'avez que quelques pas à faire jusqu'à la porte menant à l'arrière-cours. aujourd'hui et comme la plupart des soirs en réalité, la cage de mma n'habrite pas de combat ce qui veut dire qu'on y a apprêté une table au centre - le ciel ouvert, les bougies par dizaines un peu partout, l'air frais, la décoration lounge et la discrétion du lieu en font un endroit très apprécié par les clients les plus... spéciaux. dehors. que tu fais à ton employé en train de bégotter une pute ramassée dans la rue. il ne se fait pas prier. vas t'asseoir je t'en prie, inutile de rester debout connaissant les choses dont nous devons discuter. pendant qu'isaak prend connaissance avec les lieux, tu te diriges vers les deux tonneaux éventrés et transformés en présentoir à bouteilles de vin. la rouge du dessus sera l'heureuse élue de ce soir. tu te relèves, prépares les deux verres et t'adresses à ton frère par-dessus ton épaule. je suppose que tu es au courant de... la plupart des activités du broken diamond ? tu te retournes, tends un des deux verres à ton frère. oh et juste comme ça, rassure-toi, je ne compte pas te faire danser sur les tables ou fréquenter les pires clients du diamond ce soir, je sais séparer le business des plaisirs... cela dit mieux vaudrait en rester à isaak et aleksandr ? sachant qu'on porte tous les deux le même nom. monsieur sagataïev et monsieur sagataîev sont sur un bateau, monsieur sagataïev tombe à l'eau, qui reste-t-il ? donc, nous disions. le diamond propose un grand éventail de possibilités à sa clientèle, et pas seulement la restauration - d'ailleurs, la carte est là si tu n'as pas mangé, c'est sur la maison. tu n'est peut-être pas aussi sans savoir que le groupe auquel le bar appartient possède quelques autres adresses à dallas et new-york. à vrai dire, beaucoup de produits circulent entre ces trois adresses mais il est encore relativement difficile de sécuriser les trajets. compte tenu des distances, elles sont souvent maltraitées durant le voyage, les sacs éventrés... ... la came interceptée... ce qui est difficile pour nous à gérer. on aimerait nous étendre davantage, sécuriser les transports, augmente la quantité de marchandise pour les optimiser... mais c'est là que ça coince. on est coincés au niveau des quotas légaux, ou de la fréquence de nos trajets. on a également été amenés à armer nos gars certaines fois, après qu'ils aient été attaqués par des vagabonds pendant une des pauses, ce qui les place dans des situations délicates. tu marque sun arrêt, observes un peu ses réactions, lui laisse le temps de parler s'il a quoi que ce soit à dire à ce moment de la discussion. donc voilà, le problème est assez simple. est-ce que de là où tu es, tu as un regard neuf à nous apporter ? commençons déjà par ça. écoute, je connais la somme de travail que ton boulot représente et je ne veux pas interférer avec tes affaires en cours. or, tu as grandi à new-york... brève pause. connards de souvenirs, foutez le camp. tu te pinces la lèvre. ... je veux dire, tu y as étudié le droit, tu es bien plus au fait des affaires là-bas qu'on ne l'est, ici. j'espérais donc que tu pourrais faire quelque chose pour nous, en tant que service ? je pourrai te le rendre en n'importe quelle manière que ce soit, tu le sais. moi ou un des gars.