Cela fait des semaines que le calvaire que Nell endure encore et encore, celui qu’il pensait terminé après le passage au tribunal et cette journée de pur bonheur avec Silver, est un vrai cauchemar pour lui. Il dort mieux, mais ses nuits sont toujours menacées par des rêves pas très gais où il est abandonné par sa famille, ou bien ses proches meurent. Puis, il y a les mauvais souvenirs qui refont surface encore. Il pense à son avocate. Il ne fait que ça. Il veut aller mieux pour elle ! Et pour cela, il va voir un psychologue depuis leur fameux tête à tête. Il lui a promis qu’il irait mieux. Il lui a dit qu’elle méritait mieux et il veut être cet homme qui mérite de faire sa vie avec une femme aussi géniale.

Sauf que les semaines passent, et l’homme qu’il aspire être n’est pas assez endurant et patient pour rester encore de longues semaines, voir de longs mois sans voir sa bien–aimée. Silver lui manque et chaque minute passée loin d’elle est un profond déchirement. Alors, il brave les interdictions et les conseils de son psychologue. Il était censé résister… Mais le voilà, à la porte de la demoiselle, au même endroit où un mois plus tôt, jour pour jour, il criait son amour pour elle. Il espère juste ne pas se prendre de claques… Il toque, avec beaucoup d’espoir. Il prie intérieurement, chose qu’il ne fait jamais.

« Salut. » Prononce-t-il d’une voix presque timide lorsqu’il voit enfin le visage de la belle brune. « Je… J’espère que je ne te dérange pas… Tu me manquais… J’avais besoin de te voir… » Il baisse les yeux, puis les relève, dans l’attente de la réaction de la jeune femme, plus angoissé que jamais.

Silver avait rendu sa thèse il y a quelques semaines et depuis elle était en vacances. Celle-ci avait commencé de façon totalement inédite. Elle avait croisé Leevi dans les couloirs de l’université et ce dernier l’avait embrassé. Depuis la jolie brune vivait dans un flou total. Elle ne savait plus ce qu’elle devait faire. Tellement de choses avaient changé dans sa vie. Clay était de l’histoire ancienne et elle avait arrêté de penser à Daniel tout le temps. Puis, elle se remettait doucement de la prise d’otage. Sauf qu’à présent elle était complètement perdue, il y avait eu Nell et maintenant Leevi sans compter qu’il y avait la fin de ses études.
La jolie brune était allongée sur son lit. Elle venait de raccrocher avec sa sœur, Séraphine. Cette dernière raconta un peu toutes les dernières aventures d’elle et de sa famille. Silver adorait lui parler, même si elle était un peu trop active. Son portable sur son lit, la jolie brune se leva. Elle devait rejoindre Leevi, ils avaient des choses à se dire. L’hiver s’était bien installé à Austin et contrairement aux autres années, cet hiver-là était particulièrement froid. Elle mit un collant noir et par-dessus une jupe noire avec un chemise blanche rentré à l’intérieur. Elle allait se maquiller lors qu’une personne sonna à a porte. Ça ne pouvait pas être son fabuleux colocataire, il travaillait à cette heure-ci. Alors elle se dirigea vers l’entrée pour ouvrir. Elle ne s’attendait pas à voir Nell sur le perron de sa porte. Il avait l’air tout triste, comme les deux dernières fois qu’il s’était présenté sur cette porte. La dernière fois il était parti en lui promettant de changer, sauf qu’elle n’eut aucune nouvelle de lui. « Tu veux rentrer ? » Disait-elle en ouvrant un peu plus la porte. Lui en voulait-elle ? Surement mais la jolie brune ne pouvait pas le laisser devant cette porte, il avait vécu assez de truc humiliant et frustrant ces derniers mois. « Je reviens. » Il s’attendait à quoi ? Qu’elle lui saute dans les bras comme-ci elle l’avait attendu. Silver en avait marre d’attendre, en avait marre de ces hommes qui ne s’engageait pas, qui fuyait à la moindre difficulté. Elle retourna dans sa chambre et annula le rendez-vous avec Leevi, cette conversation allait durer longtemps. Puis elle retourna dans le salon. La jolie brune ne savait pas quoi dire, elle était trop surprise de le voir là. « Tu vas bien ? »

Nell est heureux de revoir ce visage familier qui hante chaque minute de chacune de ses journées. Pourtant, aucun sourire ne le montre, ou bien un trop timide pour être perceptible à l’œil nu. Puis, Silver s’en va aussi vite qu’elle est arrivée, sans que le professeur ne comprenne pourquoi. Il fait quelques pas dans l’appartement, sans prendre trop ses aises pour autant. Il n’est pas à l’aise dans ses souliers pour une fois. Lorsque la demoiselle revient, il s’approche encore de quelques pas, et s’adosse bientôt au canapé qui trône au milieu du salon. « Oui… Enfin non… Enfin… Mieux je crois… » Que répondre ? Il est bien incapable de savoir comment il va. Il est une loque. Avalon le traine pourtant sous la douche et l’oblige à sortir de chez eux en simulant une alerte incendie ou bien d’autres choses. Et puis, il y a la fac aussi, où Nell a retrouvé son poste, bien que ses élèves se soient vite rendu compte qu’il n’est plus le même professeur qu’il était autrefois. « T’es belle. Tu t’apprêtais à sortir ? » Par ce compliment, il cherche surtout à montrer qu’il a remarqué qu’elle est plus apprêté que d’habitude, enfin que quelqu’un qui passe la journée chez elle plutôt. Puis, le voilà qui s’assoit sur le divan. Il ressent le besoin de parler. Après tout, il est venu là pour ça à la base alors autant aller droit au but. « Tu sais… Je vais voir un psychologue depuis la dernière fois. J’essaye vraiment de changer, de devenir l’homme que tu mérites ! » Il baisse les yeux et les relève, plein d’espoir en tentant de capter le regard de sa belle. Il a tellement envie de l’embrasser, ou au moins de lui tenir la main, mais de nouveau, elle l’impressionne et il n’ose pas encore, comme s’il avait perdu tous ces droits le jour où il est parti.

Revoir Nell ne faisait pas partie de ses plans. Il était parti tellement rapidement, ne laissant même une chance à Silver de parler. Et depuis c’était le silence radio. Il avait agi comme les autres, à la première difficulté, il avait fui. Pourquoi ne comprenaient-ils pas qu’à deux c’était toujours plus simple ? Elle le laissait deux minutes le temps de trouver une excuse à Leevi. Pouvait-elle lui parler de Nell ? Pas ce soir et pas par message en tout cas. Alors elle trouva une excuse un peu bidon, un problème de meilleure amie. Il serait simple d’improviser plus tard. Puis ça serait une raison pour parler de Ruby. Puis elle revient vers Nell. Il avait l’air d’être toujours aussi triste, aussi blessé par les derniers événements de sa vie. Cette image brisait le cœur de Silver encore une fois. Elle donnerait tout pour qu’il redevienne le même arrogant et dragueur qu’il était autrefois. Il remarqua que Silver était bien habillée, presque comme pour un rendez-vous galant. Elle s’était coiffée avec un chignon qui laissait des mèches tombées sur sa nuque. « Merci ! » Répondait-elle en faisant exprès de ne pas répondre à sa deuxième question. Ce n’était pas non plus le moment de parler de Leevi. Cette histoire commençait à être compliqué. Dans la soirée elle avait menti à Leevi et avait omit la vérité à Nell. Ce genre de chose, Silver ne le faisait jamais.
Le professeur commençait alors à s’expliquer. Et plus il parlait et plus un sentiment de culpabilité grandissait en Silver. Pendant qu’il essayait de se soigner pour elle, Silver s’intéressait de plus en plus à Leevi. Et pourtant, revoir Nell lui rappelait de bons souvenirs qu’elle avait envie de revivre. Elle s’asseyait à côté de Nell. « Je ne savais pas. » Disait-elle tout doucement. Cette situation devenait compliquée, mais elle n’allait quand même pas virer Nell alors qu’il venait de se confier. Puis, elle tenait à lui. Avant qu’il disparaisse, elle n’avait pas menti et s’était sentie bien dans ses bras à s’embrasser. Elle se souvenait du moment où elle avait piqué un morceau de son plat. Elle souvenait aussi de la fois dans la salle de musique quand il était vraiment lui. Il avait été si doux et pourtant si sûr de lui, et c’était à ce moment-là que Silver était tombé sous le charme du professeur. « Tu veux boire quelque chose peut-être ? »

Le dialogue semble rompu. Nell n’a pas vu la jeune femme aussi muette depuis… jamais en fait. Même lorsqu’il l’énervait au plus haut point, elle avait toujours une répartie hors du commun. Alors, il se dit qu’il a sacrément mal agi en faisant un silence radio. Mais qu’aurait-il pu faire d’autre ? Il aurait anéanti sa relation avec la jeune femme à cause de ses idées noires et de sa mauvaise humeur. Il n’avait pas voulu lui infliger cela et il ne le veut toujours pas d’ailleurs. Il la regarde. Il cherche à comprendre. Le moindre indice serait le bienvenue, que ce soit dans les yeux de la jeune femme, sur son visage ou partout ailleurs d’ailleurs. Mais rien… Il a même du mal à déceler un quelconque sentiment, comme s’il était devenu un simple étranger. Cette pensée lui brise le cœur et il pose alors sa main sur celle de l’étudiante. Il ne veut pas que les choses soient comme ça. Il sent qu’il est déjà en train de la perdre, comme si c’était déjà trop tard. Tenter le tout pour le tout ? Qu’est-ce qu’il a à perdre ? « Oui, je veux bien. Ce que t’as, ça ira très bien. » Il la regarde rejoindre le réfrigérateur. Elle est tellement belle avec sa petite jupe qu’il finit par se lever sans un bruit et alors qu’elle est de dos, il la prend dans ses bras. Il ne sait pas s’il a le droit mais encore une fois : qu’est-ce qu’il a à perdre ? Il a besoin d’être fixé, quitte à être rejeté. C’est normal qu’elle ait des doutes après un mois sans nouvelles, mais il faisait ça pour elle ! Elle pourrait bien lui pardonner… Un baiser ça arrange tout non ? Ou en tout cas, ça lui rappellerait leurs derniers moments ensemble. Alors il se lance. Il prend sa tête entre ses mains et l’embrasse, passionnément, avant de lui dire : « Si tu savais comme tu m’as manqué ! Je peux pas vivre sans toi ! Je pensais qu’il le fallait mais c’est encore pire quand t’es pas là ! » Il avale sa salive pour trouver le courage d’avouer ce qu’il aurait du lui dire depuis longtemps. « Tu m’obsèdes, nuit et jour. Je pensais jamais dire ça un jour à qui que ce soit mais… Je t’aime Silver ! » Il regarde le fond de ses yeux, la prunelle. Il sourit comme un gamin, alors que son cœur s’embaume. C’est bien la première fois qu’il dit ça à quelqu’un en le pensant.

Elle ne pensait pas que revoir Nell allait autant la faire réagir. Pour la deuxième fois il était encore partie, silence radio. La première fois, il était partie parce que Silver ne pouvait pas être son avocate et en même temps dans une relation impossible à définir avec lui. Elle l'avait compris, les raisons de ce silence. Sauf que cette fois-ci il était parti sans vraiment de raison. S'il avait fallu attendre pour le sexe, elle aurait attendu. S'il avait fallu qu'elle aille à ses rendez-vous chez le psy avec lui elle l'aurait fait. Mais il a préféré faire tout, tout seul et maintenant ils se trouvaient dans une situation plus qu'embetante. Elle avait prit ça comme la fin de leur histoire. Elle lui avait apporté tout ce qu'elle pouvait durant les derniers mois, mais Nell ne voulait pas plus. Enfin c'était ce que croyais Silver jusuq'à aujourd'hui.
La jolie brune se levait. Elle n'arrivait pas à savoir si elle était heureuse, en colère ou tout simplement indifférente. Revoir Nell lui faisait du bien, il était l'homme qu'elle n'avait pas attendu et pourtant il n'avait cessé être là. Alors qu'elle allait ouvrir la porte du réfrigérateur, la jolie brune sentait des bras l'entourer. Doucement elle ferma les yeux profitant de cette étreinte qui l'avait manqué. Puis sans s'y attendre Nell déposé ses lèvres sur cette de la brune. Cela aussi lui avait manqué. Et pourtant, alors qu'en''elle était contente de se baiser, de ces retrouvailles elle se rappelait que ce soir elle avait normalement rendez-vous, Leevi. Mais qu'est ce qu'elle faisait ? Incapable de mettre des mots sur les deux relations Silver se retrouvait à embrasser les deux hommes à quelques jours d'interval. Rongé par son dialogue intérieure, elle fut assaillit de mots merveilleux. De mots que toute femme rêvait d'entendre. Et pourtant, elle se sentait mal. Nell n'était-il pas assez mal comme ça ? Je t'aime ... ces trois mots qui rendaient cette situation encore plus compliquée. Silver se retrouvait coincée entre le réfrigérateur et Nell. Alors que le regard de Nell mangeait les yeux de Silver, cette dernière abaissa son regard. " J'ai embrassé un autre homme. " Peut-être devrait-elle lui dire plus. Mais y'avait-il plus à dire. Silver ne voulait pas faire de la peine à Nell. Alors elle préférait ne pas rentrer dans les détails, ne pas lui dire qu'elle s'était apprêtée pour lui. Elle prit la main de Nell. "Je n'ai jamais voulu te faire souffrir, je suis désolée. " Pourquoi Silver culpabilisait alors qu'en fait c'était Nell qui était parti. "Mais tu ne donnais plus de nouvelles." Elle trouvait presque une excuse pour trouver une raison légitime à ce qu'elle faisait. Dans le fond Silver ne voulait pas de cette situation et si elle avait su tout ce que Nell ressentait beaucoup de chose auraient été différentes. Mais avec Leevi il y avait cette alchimie. Silver était vraiment dans une situation très compliquée.

Nell vient de laisser son coeur s’ouvrir. Son psychologue lui avait conseillé lors de leur dernière séance. Il lui avait dit d’avouer tous ses sentiments à la belle, le rassurant sur le fait qu’elle comprendrait si elle est aussi intelligente que le professeur le pense. Alors le voilà qui déballe tout, espérant que la conclusion sera positive. Et puis, voilà que la jeune femme lui avoue qu’elle a embrassé quelqu’un d’autre et la surprise gagne le français. « Hein ? » Il ne lui avait pas demandé de l’attendre alors il n’a pas le droit de lui en vouloir. Il est parti sans donner de nouvelles, il est légitime qu’elle ait cru que c’était terminé entre eux ; mais ça n’empêche pas que cette révélation est pour lui, comme un coup de poignard en plein cœur. Il ne s’y attendait tellement pas… Il a été trop lent, il aurait dû s’en douter ! C’est à lui qu’il en veut dans le fond, mais le voilà qui se dit : « Je comprends ! Le principal c’est qu’on puisse être tous les deux maintenant. » Il lui sourit, la regardant dans le fond des yeux. Il prend les mains de la demoiselle dans les siennes, les serrant un peu plus fort. « Je t’avais pas demandé de m’attendre. Et tu n’avais pas à le faire de toute façon. Je veux être avec toi, peu importe le passé. » Ca ne lui vient pas une seule seconde à l’idée qu’il pourrait y avoir de quelconques sentiments entre la brune et cet autre homme. Elle en a parlé au passé, c’est que c’est terminé entre eux. Et puis, il n’a aucun doute sur le fait que le weekend qu’ils ont passé ensemble est bien plus puissant qu’un simple baiser. « Je suis vraiment désolé d’avoir disparu comme ça. Je ne voulais pas que tu me vois aussi mal ! » Il ne le veut toujours pas d’ailleurs, mais si son psychologue a raison, il devrait aller mieux si les choses s’arrangent avec la belle.

Elle avait balancé cette révélation sans vraiment aux conséquences que pourrait avoir cette confession sur Nell. Il parut surpris et son visage s'était legerement tordu de douleur. Et Silver s'en voulait. Elle ne savait pas de quoi, elle n'avait rien fait de mal à embrasser Leevi. En fait tout était compliqué et pour une fois Silver ne gérait rien du tout. Il n'avait pas l'air de lui en vouloir, au contraire. La réponse de Nell surprenait légèrement Silver. Elle était contente de le revoir mais ces quelques semaines avaient changé beaucoup de chose. Alors quand Nell lui prit les mains elle se sentait tellement égoïste, tellement immonde. Il avait tout fait pour elle, il était allé voir un psychologue, il venait d'ouvrir son cœur et Silver se sentait mal de ne pas tout lui dire. Alors elle retira ses mains des siennes. "Je devais le voir ce soir. T'es arrivé au moment où j'allais le rejoindre. " Elle n'osait pas regarder Nell dans les yeux La jolie brune se rendait compte que ces mots pouvaient détruire le jeune professeur.
Elle lui prit sa main et l'emmena jusqu'au canapé. Elle s'asseyait juste à côté de lui les cuisses se touchant. "Je comprend. Repondit-elle en embrassant sur la joue le jeune homme. Puis elle posa sa tête sur son épaule. Elle se sentait tellement égoïste et elle ferait tout pour que Nell aille mieux même s'il fallait qu'elle réponde à toutes ces questions. Elle l'aimait cet homme c'était clair. Mais Leevi était intriguant, il y avait cet alchimie. La jolie brune allait avoir besoin de conseil et d'aide. La situation était bien trop compliqué. " Rien est de ta faute. Je ne sais pas gérer ce genre de situation. " Elle ne parlait pas du fait qu'il y ait deux hommes pour lesquels elle était intéressé. Non elle parlait du fait que Nell était parti, parce qu'il avait besoin de temps, de se soigner. Silver ne savait pas gérer ces situations. Les hommes compliqués avec tout un tas de conquête et qui fuit à la première difficulté était le genre d'homme de Silver. Pourtant elle n'arrivait jamais à gérer la situation et ça se voyait là, avec Nell et Leevi.

« Ca veut dire que… c’est plus sérieux qu’un simple baiser alors. » Nell s’effondre à cette constatation, bien qu’il tente de ne pas montrer à quel point ses jambes vacillent. Pourquoi a-t-il écouté son psy finalement ? Il aurait été mieux dans le déni, ou tout du moins, c’est ce qu’il se dit. Ils finissent par s’asseoir sur le canapé, heureusement pour le professeur qui a bien du mal à faire bonne figure. Silver s’excuse et le français sait qu’elle ne devrait pas avoir à le faire, car comme il lui disait quelques secondes plus tôt, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. « De ma faute ou non, je t’ai perdu… » C’est tout ce qui est important, tout ce qui est à retenir de cette situation, bien qu’au fond de lui, il ait clairement envie de tenter le tout pour le tout. « N’est-ce pas ? » Il a besoin de l’entendre de sa bouche, qu’elle confirme, parce qu’il est encore temps qu’ils reprennent tout à zéro comme il l’a proposé quelques secondes avant. Il serre sa main dans la sienne et lève le regard plein d’espoir. S’il avait les bons mots pour lui dire à quel point elle est belle, à quel point elle rayonne. Il lui prend même l’envie subite de la demander en mariage, bien qu’il ne le ferait jamais de manière aussi prématurée. D’ailleurs, il n’aurait jamais pensé avoir ce genre de pensées un jour… C’est étrange. Peut-être du fait de sa dépression ? Il en doute… Il est tellement attaché à la jeune femme que son cœur se fane à chaque seconde qui passe, comme si l’attente était le pire des calvaires qu’elle puisse lui faire endurer. Cet homme, qui est-il ? Est-ce qu’il le connait ? Il irait bien lui péter la gueule pour pouvoir rester seul en compétition… Si seulement… Mais tout n’est peut-être encore pas perdu, pas tant qu’elle n’aura pas répondu à sa question. La lumière au fond de son regard cessera-t-elle de briller alors ?

Quand Silver avouait à Nell qu'elle avait rendez-vous avec Leevi, elle vit dans les yeux de Nell de la tristesse. La jolie brune se sentait tellement mal et elle ne voulait surtout pas faire de mal à Nell. Elle le laissait parler de toute façon elle ne savait pas quoi dire. Aussi loin que ses souvenirs remontent, entre Nell et elle ce n'était pas simple. Il avait fallu beaucoup de patience pour que le jeune professeur apprivoisé la brune. Silver, éternelle insatisfaite. Mais voir Nell si triste brisa le cœur de la brune. Et tout était de sa faute. Puis il lui posait une question. C'était un peu la question du dernier espoir.

La jolie brune était perdue et ne savait pas quoi repondre. Elle n'avait jamais pensé se retrouver dans cette situation. Nell lui prit la main en attendant une réponse. Mais devrait-elle pas consulter Leevi avant ? Ou devrait-elle chosi Nell ? Ou en choisir aucun. "Je ne sais pas. " C'était la pire qu'elle pouvait répondre. Mais elle ne savait pas. "Je croyais que tu ne reviendrais pas. " Sous-entendu qu'elle s'était attaché à Leevi mais qu'elle n'avait pas vraiment oublié Nell.

Nell lache bientôt la main de Silver. Il était venu là avec un énorme espoir, mais force est de constater qu’il s’est trompé sur toute la ligne. Il n’aurait jamais dû écouter son psychologue et s’ouvrir ainsi à la jeune femme. Là, c’est plus qu’il ne peut en supporter. Il doit partir, s’en aller au plus vite avant que son cœur ne se broit littéralement dans sa poitrine. « Si tu ne sais pas, c’est qu’au fond de toi, le choix est fait… » Dit-il, dépité, plus triste que jamais. « Et dire que j’ai été assez con pour croire que je serais un jour assez bien pour toi. » C’est plus à lui qu’il en veut qu’à elle. Il se dirige vers la porte d’un pas précipité alors que son cœur se meurt dans cette poitrine qui ne va plus tarder à le faire suffoquer. « J’espère vraiment qu’il te rendra heureuse. » Et sur ces mots, il ouvre la porte et dévale l’escalier le plus rapidement possible.