Je vois bien qu'il n'est pas dupe de ma fausse maladresse passagère, mais alors que je m'attendais à un éclat de voix pour l'avoir chauffé et surtout avoir ruiné son canapé et ses vêtements à la bière, voilà qu'il rétorque avec humour.

Je rigole en voyant son air complétement surpris et m'attendais à me faire asperger à mon tour. La vengeance viendrait probablement plus tard mais en attendant la vision de ma poitrine n'a pas l'air de le gêner plus que cela.

-L'odeur de la bière, ça me gêne pas...

Mais bon, je n'allais pas protester quand il me prend dans ses bras et me donne un faux ordre. Si on allait dans la douche, j'aurais du mal à avoir en tête de juste lui frotter le dos.

-Oui monsieur, fis-je sur un ton faussement contrit. Je savais qu'il rigolait, alors je ne prenais pas mal cette demande et alors qu'il était désormais nu, je décidais de le taquiner une nouvelle fois à ma manière.

Je me mis à genou, et me baissais bien bah sur le sol, comme si je cherchais à me faire toute petite:

-Monsieur désire aussi que je lui lèche les pieds, tant qu'on y est?

Puis je rigole et me relève lentement, pour finir par lui lancer un autre regard malicieux:

-Maintenant que t'es tout nu... Il va falloir qu'on se mette à égalité...

Je le détaillais de haut en bas, en me mordillant les lèvres encore une fois, puis fis descendre lentement mon bas de sous vêtements pour qu'il puisse lui aussi admirer la vue. Il n'y avait là rien d'extraordinaire, à part un maillot épilé parce que je déteste simplement les poils, donc j'entretenais cette zone régulièrement.

Je lui souris et l'approche tranquillement pour me blottir contre lui:

-Alors comme ça monsieur veut que je lui frotte le dos?

C'est avec l'image de son sourire mutin que j'entre dans la douche sans problème. Je n'ai plus envie de me torturer de question, je veux juste me trouver là, contre lui, qu'importe ce qui pourrait se passer. Je voulais rester fidèle à moi même et à mon train de vie, comme le l'avait demandé Dale. Et apparement, que je sois moi-même ne le faisait pas me regarder autrement, si ce n'était avec plus de tendresse encore peut-être. Et c'est comme ça que j'aimais le voir.

Je rigole en rétorquant:

-Tout ce que je veux? Attention de ne pas trop me défier...

Je sifflotais d'un air insouciant puis chantonnais distraitement:

-I'm a genie in a bottle... You gotta rub me the right way...

J'éclatais de rire face au double sens des paroles de cette chanson, puis cherchais distraitement son gel douche des yeux. Pour l'instant je n'y touchais pas, je me contentais de reporter mon attention sur Dale et de le regarder dans le blanc des yeux, même si c'était dur de ne pas laisser mon regard couler une nouvelle fois sur son beau corps. Je posais mes mains sur son torse et faisais jouer l'eau qui ruisselait dessus.

-Tu es juste...

Je ne trouvais pas les mots pour lui dire que je le trouvais canon, mais que cela allait bien au delà de son charme physique. Je me contentais de le dévisager avec admiration, puis posais ses mains ses mes fesses, comme il l'avait fait sur le transat, ou dans la piscine.

Je l'embrassais juste une nouvelle fois, et peut-être que j'étais longue à la détente, mais je ne voulais pas lui sauter dessus comme une bête sauvage. Je me contentais de caresser ses cheveux, son visage, puis fermais les yeux, et déposais mon front contre le sien par la suite. J’espérais juste qu'il m'attire à lui pour me prendre dans ses bras.

Je riais juste, je ne pouvais pas lui dire qu'importe les défauts qu'il avait, je m'en moquais un peu, que je le voulais lui, pour son être entier, que je l'acceptais comme il était... Pourtant, je le pensais. Et en plus j'étais loin de le voir comme pas sortable, pas possible ou pénible.

Je profitais de l'instant magique qu'on était en train de vivre à mes yeux. Je me sentais terriblement bien contre lui, et me serre plus fort, visage contre son torse, quand il me prend dans ses bras comme je l'avais souhaité. Je remonte mes mains dans son dos, frissonne à la tendresse de son baiser dans mon cou et sens discrètement l'odeur de sa peau. Elle me plaît, comme le reste:

-J'apprécie aussi le package Dale, répliquais-je en déconnant un peu même si c'était bien la vérité...

Je n'avais pas envie que cette douche s'arrête, je me plaisais au creux de ses bras. Je murmurais à mon tour en mordillant doucement l'arrête de son menton:

-J'ai pas envie de quitter tes bras... Je me suis jamais sentie aussi bien quelque part... Et pourtant, tu as pu voir que je suis une personne assez à l'aise, en règle générale.

Je gratouillais lentement son dos, et déposais des petits baisers dans son cou, et le long de sa clavicule.

-Dale... J'ai la sensation que je pourrais jamais m'ennuyer avec toi...Et ce que je voulais te dire tout à l'heure... C'est juste que t'es merveilleux... Sur tous les plans... Je pense que je suis complètement tarée de ne pas te faire l'amour sur le champ...

Je pouffe de rire et demande:

-Prêt à être lavé? J'y tiens personnellement...

J'avoue que j'espèrais exactement ce genre de compromis. Je voulais bien qu'on essaie de se tenir, mais je ne voulais pas être chassée pour autant de cette douche avec lui. Ce n'était pas de la perversité mais juste ce besoin d'être près de lui, et de pouvoir l'admirer, et de passer un moment ensemble. Je lui souris:

-Je comptais pas partir...

Je le regarde se doucher, en profite et j'ai la certitude que je ne me lasserais jamais de cette vision de lui. Je découvre un Dale beaucoup moins sur la réserve et sans dire que c'était comme si je n'étais pas là, parce que je savais bien qu'il n'allait pas oublier ma présence ici, surtout nue dans cette salle de bain, j'avais la sensation qu'il se sentait dans son élément comme si c'était naturel pour lui, comme si cela faisait des années qu'on se voyait ainsi dans le plus simple appareil.

Pendant que je me rince l'oeil, j'en profite pour me tresser un peu les cheveux même si la coiffure ne tiendrait pas très longtemps. Bientôt, il revient vers moi et je l'accueil à bras ouverts. Je me fais pas prier quand il me prend dans ses bras, et ferme les yeux en soupirant de bien-être. Je le serre fort comme si j'avais peur de le voir fuir loin de moi et explique:

-Cela aurait été moins drôle... Mais je risque de ne répondre de rien la prochaine fois qu'on se retrouvera dans cette pièce tous les deux... "You're irrisistible..."♪

Je fredonnais cette petite chanson d'un groupe du pays de mes origines et me cachais le visage contre son torse. Le reste des paroles décrivaient ce que je ressentais mais je n'étais pas prête à le dire de vive voix, et je n'étais pas sûre qu'il était prêt à entendre ce qui me passait par la tête. Je me disais que ça allait probablement trop vite. Je ne pensais pas qu'être aussi proche d'un homme pouvait réellement être possible, en dehors d'une forte amitié, mais cela dépassait ce stade à mon sens. Je ne voyais pas non plus Dale comme un potentiel sexe friend.

Je relève la tête et le fixe tendrement:

-Si tu veux, je le nettoierai moi-même ce canapé. C'est ma faute après tout... J'espère juste ne pas l'avoir abîmé... Si c'est le cas, je sais pas encore et comment, mais je te rembourserais...

Je tapotais avec taquinerie une de ses petites fesses et déposais un baiser tendre sur son nez, l'air ravi.

Je ne comprends pas pourquoi il pense que c'est à lui de nettoyer mais il a l'air de ne pas vouloir que je m'en charge. Je n'insistais pas, même si cela me gênait grandement. Je fais la moue mais me déride assez vite quand il me rend ma tape sur les fesses. Mon sourire s'élargit en coin et je rétoque que moi je préfère les siennes, comme quoi tout le monde y trouvait son compte.

Je m'entour le corps de la serviette mais je réfléchis à ce qui s'était passé la dernière fois qu'il m'avait surpris en un tel appareil et je décidais alors de me mettre en mode maki dans la serviette pour couper cour à tout souci du genre. Mais... Mon grain de folie reprenait du service, et lorsqu'il me demande de lui sécher le dos, il faut dire que la serviette me retomba dessus comme un poncho pour finir par glisser au sol.

-Bien-sûr...

Avant de commencer, je me love contre lui, dans son dos. Je le câline tendrement même si son corps est humide contre le mien, je m'en fiche. Je respire une nouvelle fois l'odeur de sa peau avec moins de discrétion et soupire de contentement. Je le relâche pour me mettre à la tâche et l'interroge:

-Quand tu dis que la prochaine fois c'est moi qui nettoierai, tu pensais à quoi? A la corvée de vaisselle?, je souris et dépose un baiser dans le creux de son dos.

Je crois que c'était l'une des parties de son corps que je préférais, même bien avant ses fesses, mais après ses yeux et son sourire craquant bien entendu. Je le ressuie respectueusement, mais je ne peux m'empêcher de le mater à n'en plus savoir quoi faire. Je crois qu'il me voit à travers la vitre de la douche et c'est là que je me décide à agir. Alors que je passais lentement mon doigt le long de sa colonne vertébrale pour en redessiner le tracé, je me dépêche d'enrouler ma serviette sur elle-même, et de la faire doucement fouetter dans les airs. Le but était de lui faire une petite pichenette sur les fesses, pas de lui faire mal à en gueuler.

Je rigole et m'installe près du lavabo de la salle de bain. Je savais qu'il ne servait à rien de courir.

Je ne boude pas mon plaisir face à sa réaction qui ne se fait pas attendre. Pourtant j'ai peur d'y être allée plus fort que prévu en voyant son visage avant de comprendre que je venais de me faire gentiment rouler dans la farine. Je reprends alors mon souffle que j'avais brièvement retenu dans l'attente d'une possible beuglante, et m'attends à des représailles immédiates. Elles ne viennent pas, et je me demandais si je devais m'inquièter. Je m'en moquais bien, cela serait une nouvelle occasion de rire et de partager un moment complice, dans le pire des cas. Je trouve que la façon dont il me regarde et me dit que j'aurais pu risquer retourner à l'eau en d'autres circonstances est encore plus sexy que depuis le début de l'après-midi, et bien malgré moi j'essuie un autre coup de chaleur. Je le détaille une énième fois, son corps à moitié dissimulé ne gâche rien à ce qu'il laisse deviner. Encore plus maintenant que je savais ce qui s'y trouvait en dessous.

Si bien que la question qu'il me pose me prend plus au dépourvu qu'elle ne l'aurait dû. C'était un détail sur la planète Morrigan mais là, je devais avouer qu'il faisait pourtant preuve de beaucoup de pertinence dans son interrogation. Je m'esquinte à me creuser les méninges pour trouver une solution. J'aurais pu récupèrer mes sous-vêtements, les laver à la main et me contenter d'attendre que ça sèche étant donné qu'il faisait encore beau. Mais ce qu'il me proposait soudain me paraissait être la solution la plus viable. Cela nous permettrait de passer plus de temps ensemble à mon sens, et surtout de ne pas avoir à nous encombrer l'esprit de détails comme les heures de départ.

J'allais demander s'il était bien sûr de vouloir cela mais savait désormais que s'il le proposait, c'était de bon coeur. Sinon, il ne l'aurait pas fait.

-Et bien...

Je pris mon temps pour répondre, je ne voulais pas me précipiter bien que c'était bien mon genre de le faire. J'hésitais simplement sur le fait d'avoir à dépendre de lui. Je ne voulais pas profiter de lui ou le prendre pour mon chauffeur personnel:

- Pourquoi pas... Sauf que... ça me gêne que tu aies à me ramener.

Je me rends compte que je montre mal mon enthousiaste à cette proposition, alors qu'en vérité, je suis surexcitée comme une puce. A vrai dire, j'essayais de conserver la tête froide. Il s'agissait juste d'assurer la logistique de la soirée grâce à la chambre d'amis, pas de m'imaginer quelconque plan sur la comète.

Je passais alors ma serviette autour de mon corps convenablement, et lui sautais au cou pour l'embrasser, les yeux pétillants de bonheur:

-J'ai trop envie de rester dormir comme ça on pourra passer plus de temps ensemble sans avoir à se préoccuper de l'heure... Et on aura le temps d'apprendre à se connaître plus encore... Sauf si tu prends le petit déj très tôt...

Je grimaçais à cette idée:

-Au fait, quand je peux, je suis plus du genre grasse matinée que lève tôt... Et toi mon beau?

Je ne répliquais rien de plus, sur le tour qu'il projetait de faire et sur le fait qu'il prévoit de me ramener. Je pourrais aussi bien me débrouiller seule, j'étais assez habituée à le faire, et c'est pour cela que cela me paraissait inconfortable de me faire ramener.

C'est avec un plaisir non dissimulé que j'en apprends un peu plus sur son quotidien. Il a l'air d'être ouvert sur le fait de respecter mon sommeil et de me laisser dormir, tout ne pouvait que bien se dérouler, non?

Je sors de la salle de bain et secoue la tête:

-Je me sentais bien dans ta chemise. Cela ne sert à rien de déballer plus de linge.

J'imaginais un défilé avec Dale pour spectateur, moi passant tour à tour avec l'une de ses fringues sous son oeil admiratif et pouffais de rire. Je lui fis part de ma pensée minute, histoire qu'il ne s'imagine pas que je me paie la tête et enfile la chemise en prenant soin de la boutonner plus haut cette fois-ci. Sauf que sans soutien gorge...

-Euh, finalement, me ravisais-je, un t shirt long et un short, ça pourrait être pas mal, à défaut d'autre chose...

Non pas que ça me gênait de me balader ainsi, c'est juste que je savais maintenant le genre de conséquences qui en découlaient quand nous étions ensemble. Je retrouvais certains vestiges dans le salon, et faisais l'état des lieux des dégâts. Il n'y avait pas mort d'homme, c'était certain. J'aurais voulu nettoyer son fauteuil pendant qu'il part se changer, histoire de m'occuper, mais j'ai pas envie de le vexer.

A la place, je détaille sa vidéothèque, maintenant que je me sentais plus en droit de le faire. Je trouvais des pépites et me dit qu'il faudrait que j'en visionne certains. Ne supportant pas de rester inactive, j'allais dehors histoire de sentir un peu de vent sur ma peau.

Je suis en train de m'étirer et de profiter du soleil sur ma peau quand j'entends Dale arriver. Je me retourne assez vite pour lui sourire et lui rendre son baiser avec enthousiasme. Je le dévore des yeux tout en le remerciant et ne m'habille pas tout de suite. Je sais qu'il aime la vue et je le laisse en profiter un moment:

-Y'a un petit vent doux, ça fait du bien... Je savais tout aussi bien profiter des petits détails de la vie que certains trouvent sans importance alors que j'apprécie de profiter également des plus petites choses.

Mes cheveux volètent un peu mais sans s'emmêler puisque ce n'est pas un vent puissant, juste une petite brise. Je m'écarte de lui encore un peu et m'habille avec une extrême lenteur, comme en lui faisant un strip tease avancé, même si pour le coup je dois lui paraître bien moins sexy en short et t-shirt. Je fais ressortir mes cheveux du col du t-shirt à la fin et lui prend la main:

-On y retourne? Paraît qu'une folle-dingue a fait des dégâts à l'intérieur.

Je colle ma hanche contre la sienne, et pose ma tête sur son épaule:

-J'ai grave envie de finir ce film. J'avais une idée de bataille navale en tête aussi, mais genre, version shot, t'as de la vodka? Ou autre chose qui pourrait faire l'affaire?

Je rentre dans la cuisine et prends une éponge:

-T'auras besoin de ça, je crois, non? T'attrapes?

Je la lui lance et viens me coller à lui pour le serrer dans mes bras. A voir s'il choisit l'éponge ou de me recevoir, même si au fond je fais surtout ça pour le taquiner, en bonne joueuse que je suis.

Dale a de très bons réflexes et réussi et à attraper l'éponge, et à me réceptionner à temps dans ses bras. Il est vrai que j'aime assez l'enquiquiner mais c'est surtout que j'ai un peu du mal à résister à ne pas me jeter contre lui à la première occasion. En temps normal je ne suis pas du genre glue avec les mecs, mais là j'ai presque constamment envie de rester pendue à son cou. Si je m'écoutais je l'embrasserais toutes les deux minutes et ça finirait en entrainement d'apnée. Mais je n'étais plus une ado, et je me tenais un minimum. Comme s'il lisait dans mes pensées, j'avais le droit à deux bisous d'affilés, qui ne faisaient qu'accentuer mon sourire déjà béat.

Je rigole un peu car il a raison, si je ne le laisse pas y aller, comment pourrait-il se mettre à la tâche? D'un autre côté, j'avais la sensation que lui aussi appréciait de sentir mes mains dans son dos et notre proximité. Cela dit, je ne voulais pas risquer de le replacer dans une situation aussi délicate que sous la douche, quoi que cela ne me déplairait pas. Mais je n'étais pas du genre forceuse et on avait de bonnes raisons d'attendre. J'étais heureuse de pouvoir profiter de ces bonheurs simples que sont un échange de baisers, un câlin ou juste pouvoir l'admirer quelques secondes.

Je devais pourtant me rendre à l'évidence, c'était aussi cela la liberté, laissais l'autre vivre en paix et son espace personnel. Je me retirais à regret après lui avoir picoré les lèvres comme pour reprendre des forces:

-Je te kidnapperai bien jusqu'à très longtemps mais j'avoue que j'ai entendu le canapé pleurer...

Je lui fais un clin d’œil, fais un tour sur moi-même et fait quelques entrechats jusqu'au salon. De quoi passer pour une grande dingue mais j'étais joyeuse et besoin de l'exprimer en sautillant. Après tout, je faisais ce que je voulais, et si je ne pouvais pas être  loufoque avec lui tout en me sentant libre de l'être, avec qui je le pourrais. Je sifflotais un peu la chanson qu'il m'avait chanté tout à l'heure et posais la main sur la vidéothèque:

-Cela fait longtemps que tu fais la collection de dvd?

Je le regardais nettoyer le canapé, et jetais un œil distrait à son petit fessier quand il se mit au travail:

-Jolie vue... Je regrette pas de te laisser faire... Au fait, tu t'entraînes régulièrement? Tu as un corps bien sculpté...

Je tire la langue et m'installe en tailleur, sur le sol, après avoir fait cette tentative de compliment, même si à mes yeux il n'était pas qu'un corps:

- Tu sais danser, Dale?

Je ne m'explique pas son air surpris quand je lui fais part de mes impressions sur son physique. Je le trouve juste sincèrement parfait. Il est bien proportionné, sans être bodybuildé, et il est loin de ressembler à la caricature du métrosexuel, il est simple, naturel jusqu'à sa façon de s'habiller et de se mouvoir. Et c'est ce que je trouve encore plus sexy. Je me surprends à trouver même tout de beau chez lui, jusqu'à sa petite barbichette insupportable, le collier de poils qui gratouillent et lui encerclent pourtant les lèvres alors que je n'aime pas cela habituellement. Même si la barbe de trois jours donne à certains hommes un côté sexy qui n'est pas sans bien leur aller. Je le vois probablement avec mes yeux subjectifs, mais pour moi il était juste parfait comme il était, même si ce n'était pas cela que je voyais chez lui en priorité. Son honnêteté et sa simplicité jouaient surtout en sa faveur? Enfin toutes ces qualités personnelles que je lui avais cité.

J'accueuillais sa réponse non sans une pointe de déception. Non pas que j'étais une grande danseuse. En réalité, tout dépendait de ce que je dansais. Si je valsais avec un bon partenaire par exemple cela pouvait aller, mais si cela durait trop longtemps je finissais par me mélanger les pinceaux. Certaines danses de salon étaient épargnées mais je ne m'étais jamais attelée à la country. Disons que je savais danser mais que je suis tellement miss catastrophe que même en sachant danser, je pouvais faire preuve de grands désastres. Même durant mes sorties en boîte il m'était arrivé d'avoir des loupés. Je dirais bien que la tenue en question jouais aussi grandement sur mon habileté. Si elle était adaptée, cela pouvait passer. Si j'étais déguisée, je ne répondais plus de rien, et je le savais pertinemment. Je fais alors une petite moue boudeuse.

-Dommage... C'est pas un truc que je pourrais faire avec toi alors...

Je remue un peu sur le sol et quitte mon air penaud pour afficher un sourire émerveillé:

-Un peu que oui... ça doit faire trois fois que je te le demande... Mais à chaque fois tu as repoussé, à cause de la douche, à cause des câlins... A cause...

Je me mis à rire et me levais sans finir ma phrase, pour finalement le rejoindre près du canapé et l'embrasser avec lenteur:

-Admets que tout est ta faute?

Je gloussais, reconnaissant que j'étais culottée de dire ça, le taquinant comme j'aimais le faire, puis je pose ma main sur sa joue:

-Tu crois que je peux venir contre toi sans que ça pose de soucis... Techniques?

Je le dévisageais avec tendresse:

-Allez Maestro... Emmène ta belle dans ton canapé...

Je prenais la télécommande au passage et fis jouer la suite du film. Comme si j'étais à la maison. Beau brun savait me mettre en confiance, je me sentais bien et j'aurais pu regarder le film cent fois d'affilé, si cela me permettait de pouvoir me lover dans ses bras.

Jamais je n'avais réellement pensé que tout était de sa faute. Bien au contraire, c'était moi l'élément perturbateur la plupart du temps. J'avais surtout dit cela en riant pour l'embêter un peu. Encore une fois, je m'installe contre lui, j'ai tellement envie de lui murmurer des mots doux et de rester juste simplement là dans ses bras, à regarder défiler les heures, sans me lasser. J'apprécie sentir cette main sur mon ventre, et il est rare, mis à part quand je vais au ciné que je reste ainsi, bien sagement installée. C'est juste plus fort que moi.

Beaucoup de rires fusent encore de ma gorge jusqu'à la fin. Fin digne du groupe du film, fidèle aux personnages. Dans un premier temps je décide de le taquiner:

-Oh, ça vaut pas le Seigneur des Anneaux mais...

Je lui tire la langue et me dépêche de le rassurer:

-C'était un très bon moment Dale, et j'ai beaucoup ris. C'était très bien même si long au départ... Merci... Je crois que je vais avoir le thème de Rawhide en tête pendant de longues heures... Et plus ça va, et plus je me dis...

Je faisais glisser mes doigts le long de son bras et avoue exagèrement:

-En fait, comparé à leurs cowboys là-bas, t'es quand même le meilleur texan pure souche sur lequel je suis tombé... En même temps, quand on voyait les jojos du film... Je tentais de changer de sujet après avoir ris un peu. Ta main sur mon ventre c'était sympa aussi... Je peux pas dire que ça m'a gêné pendant le film, au contraire, tu recommences quand tu veux même si niveau concentration c'était compliqué ... Et on le revoit quand tu veux, si un jour ça te dit... Pourvu que je puisse être installée contre toi, j'aurais tout gagné...

Je restais blottie contre lui et déposais des baisers furtifs sur les parties de son bras auxquelles ma bouche pouvait accéder:

-Cela valait la peine... J'ai hâte de découvrir d'autres trucs que tu aimes...

Je viens me poser de profil sur ses genoux, et lui entoure le cou de mes bras, puis lui sourit tendrement:

- J'ai envie de me balader dans ton jardin, et de marcher dans l'herbe, pieds nus... Tu veux?