J'avais besoin de briser le silence, c’était plus fort que moi, je devais savoir si l’expérience avait été aussi magique et prenante pour lui que pour moi. J’avais l’impression de lui avoir donné mon cœur en pleine main tandis qu’on chantait, avec la possibilité de l’écraser à tout moment, tout en sachant qu’il ne le ferait pas. J’avais confiance en lui comme jamais et c’était déchirant de me dire que j’avais tout cela en moi, mais que je ne pouvais pas le mettre en mots. J’étais dépassée par mes propres émotions. J’étais comme à côté de mes pompes tout en me sentant à ma place.

En tout cas, j’avais apprécié cet échange, et je fus soulagée de constater qu’il l’ait apprécié autant que moi. Plus que ses mots, ce fut son baiser qui me mit sur la voie. Qu’il me réclame de recommencer avec lui quand on serait en vacances n'était que la cerise sur le gâteau. Tant que cela restait une activité rien qu’à nous, cela m’allait. Me livrer de cette sorte à lui, dans cette sorte d’intimité ne me dérangeait pas, tant que c’était quelque chose qu’on ne partageait qu’à deux, qui n’appartenait qu’à nous. Je suis probablement égoïste, mais j’avais besoin que cela soit notre petit jardin secret, et je n’avais pas envie que d’autres personnes en ouvrent la porte. Je n’étais pas prête à cela, même si j’aurais pu crier sur tous les toits à quel point je l’aimais, désormais. Là encore, je préférais le lui réserver à lui, quand cela serait l’instant favorable pour nous, quand je le sentirais.

Alors à la place, je fis un nouveau trait d’humour. Je n’étais pas spécialement pudique sur ce que je ressentais en temps normal, mais c’était différent, parce que c’était lui, et que je ne voulais pas tout faire foirer pour des mots trop vite prononcés, alors que nous avions décidé, d’un commun accord, d’y aller doucement.

-Oh, pourquoi ? Tu crois que tu saurais me bouder et résister à cette petite bouille ?

Je pinçais les lèvres en mode petit canard et lui fit des grand yeux de petit chien triste.

-Ou bien à celle-là ?

Je prenais un visage beaucoup plus sérieux, lui lançait un regard de braise éloquent, en me mordillant les lèvres comme lorsque nous étions dans une posture équivoque dans la cuisine. J’adoptais une attitude qui incitait à des fauter ensemble tout en lui caressant lentement le torse, puis me ressaisis histoire de ne pas non plus lui donner un trop gros coup de chaud. Je ne tenais pas non plus à l’empêcher de dormir ce soir.

Je repris mon sérieux en souriant :

-C’est d’accord, je chanterai avec toi pendant nos vacances, mais j’entends bien à ce que tu me serres dans tes bras après chaque séance…

Je l’embrassais tendrement et vins me placer derrière le fauteuil comme je l’avais fait quand il était dans le canapé, pour l’étreindre tendrement, collant ma joue à la sienne.

-Homme, j’ai faim, murmurais-je au creux de son oreille, jouant faussement la sauvageonne du dimanche, toi donner manger à moi ?

Je ris doucement en décalant mes lèvres son pavillon. Je ne voulais pas lui vriller les tympans à cause des vibrations de mes cordes vocales.

Dale Campton

Morrigan Davenport

Somewhere only we know

En voyant ses grimaces, je ne peux m'empêcher de rigoler. Comment je pourrais bouder un si joli visage ? Même en jouant comme ça avec les traits de son visage, elle peut me faire craquer en un claquement de doigts sans vraiment forcer. Je reprend mon sérieux en même temps qu'elle et accueille son accord avec un plaisir immense.

- Avant et après si tu veux même.

Je n'ai pas besoin de partager de la musique avec elle pour avoir envie de la serrer contre moi alors elle risque d'y avoir droit souvent pendant les vacances si elle me laisse faire. Ce qui ne devrait pas être difficile si j'en crois son baiser. Sa façon de me demander manger me faire rire à nouveau et je me redresse avant de lui répondre sur le même ton.

- Moi donner manger à toi !

Je rigole à nouveau un instant avant de lui prendre doucement la main.

- On va finir de préparer les pizzas, on discutera du programme de la suite pendant ce temps là.

Peu importe ce qu'on va prévoir, tant qu'elle reste avec moi ce soir je sais que ça m'ira tout à fait. Je n'ai pas envie de la voir quitter ma villa avant demain et je vais profiter de sa présence à chaque instant. Je lui adresse un clin d’œil complice et l'entraine avec moi vers la cuisine.

- Tant que j'aurais le plaisir de déjeuner demain matin avec toi. Le programme de ce soir m'ira parfaitement.

Codage par Libella sur Graphiorum

B ien sûr que je voudrais qu’il me serre dans ses bras à chaque fois que l’envie s’en fera sentir. Étrangement, je pourrais y rester la journée sans m’y sentir étouffée et encore moins m’y ennuyer.

Qu’il partage mes délires idiots, ne va d’ailleurs pas m’aider à me calmer et va même renforcer cette idée que je pourrais passer des heures rien qu’avec lui sans avoir l’impression de me perdre moi-même.

Mes doigts se referment délicatement sur les siens, mais je me redresse. Si je ne me décolle pas, comment on pourrait partir pour terminer le repas ?

-Je me dis qu’on a bien fait de ne pas rester sur l’idée du resto classique… On n’aurait pas pu vivre tous ces beaux moments.

Je me laisse guider en le dévorant des yeux, et même si nos mains sont toujours entrecroisées, je m’écarte légèrement pour profiter de la vue charmante que m’offre son popotin.

-Ce sera avec plaisir, je suis pas prête à partir sans au moins avoir vécu ça avec toi…

Je relâchais sa main, lavais les miennes et sortais la pâte du frigo, ainsi que de la farine pour l’étaler sur le plan de travail et m’en mettre sur les doigts pour qu’elle ne colle pas :

-Par contre, normalement, il me semblait qu’on avait parlé d’un gage… Je devais te servir monsieur… Donc tu vas t’installer tranquillement, siroter une bière, et me dire ce que tu veux sur ta pizza et dans quel ordre… Pendant que moi je te fais tout ça…

Je commençais à en détacher une partie de la boule pour commencer à l’aplatir et essayais de l’agrandir de plus en plus à l’aide d’un rouleau à pâtisserie que j’avais trouvé au petit bonheur la chance d’un tiroir et que j’avais pris soin de nettoyer lui aussi quand je l’avais sorti, avant de me talquer les mains de farine :

-J’aurais bien fait tournoyer la pâte au-dessus de mes doigts comme le font les vrais pizzaiolo… Mais vois-tu, je suis d’une maladresse exemplaire, alors si tu veux pas te retrouver avec un truc au plafond, s’il te plaît, te moque pas de moi si je m’y prends comme un manche…

Une fois que la pizza a l’air assez en forme pour la garnir, je pose mon coude sur le plan de travail en oubliant que j’avais encore de la farine plein les doigts, et pose ma joue sur ma main. Je soupire face à cette maladresse et fixe Dale d’un air blasé :

-Bon, tu vois le topo…

Effectivement, j’avais même réussi à me mettre de la farine sur le nez et un peu dans les cheveux.

-Alors, tu veux quoi dessus, beaux yeux ?

Dale Campton

Morrigan Davenport

Somewhere only we know

Elle a raison sur un point, on n'aurait pas pu s'amuser autant en allant au resto et je m'amuse tellement en sa compagnie que ça aurait été dommage de s'en passer. Je hoche simplement la tête pour lui indiquer que je suis du même avis qu'elle tout en la regardant mettre la pâte en forme avec le rouleau à pâtisserie qui traine d'habitude au fond du tiroir à casseroles. J'avais presque oublié que j'avais cet ustensile en stock et je pense que je l'aurais cherché quelques minutes si elle n'était pas tombée dessus par hasard.

Je pose mes coudes sur l'ilot en face d'elle et la regarde préparer nos pizzas. J'aimerais bien l'aider mais je commence à regretter d'avoir gagné cette petite course jusqu'à dehors. J'aime la regarder mais pouvoir partager avec elle est encore plus agréable. J'ai envie de m'allumer une cigarette mais ça impliquerait de la quitter des yeux pour aller chercher mon paquet de clopes dehors et je n'en ai pas envie. Je ne peux m'empêcher de rigoler de bon cœur en la voyant se tartiner le visage de farine.

- Je vois très bien, oui.

C'est aussi ça qui me fait craquer pour elle mais je trouve qu'il est trop tôt pour le lui avouer. A la place, je lui dis ce que je veux sur ma pizza.

- Comme tu veux, je mange de tout mais si tu as quelque chose de relevé, ce sera encore mieux.

De toute façon, je sais que je vais me régaler en mangeant cette pizza en sa compagnie. Peu importe ce qu'elle mettra dessus, je sais que je passerais un bon moment en sa compagnie. Sa maladresse ajoute à son charme et je me rend compte de plus en plus qu'elle me fait complètement craquer. Je regrette juste de ne pas l'avoir rencontrée plus tôt. Sans la quitter des yeux, je me surprend à chanter une chanson dans ma tête qui est parfaitement de circonstance mais notre relation est trop jeune pour que je la lui chante tout de suite. Je n'ai pas envie de la faire fuir en lui chantant ça, je la garde pour plus tard.

- Tu sais jolie blonde, ta présence me fait du bien. Je ne m'étais pas senti aussi bien depuis longtemps.

Codage par Libella sur Graphiorum

J e le regarde en rêvassant quelques secondes, l'entendre rire, c'est juste mon petit pied personnel. Le voir heureux, c'est juste tout bénéf à mes yeux. Je plisse les yeux, et réfléchis intensément, comme si je pouvais visualiser la pizza idéale dans l'esprit de Dale rien qu'à travers son regard. On aurait dit un cow-boy qui en rencontre un autre dans une scène du Far West quand soudain, Eurêka ! Je me souvins de ce qu'il m'avait dit sur le chili con carne. Vu que c'était son plat préféré, et bien que ce ne soit qu'une pizza, je me sentais de lui faire un truc en ce sens. Manquait que la touche relevée et je pestais intérieurement quand sa remarque me fit reprendre mes esprits et m'arracha un tendre sourire :

-Pourvu que ça dure, parce que je compte bien à ce que ça arrive très souvent. Je dirais même à chaque fois qu'on se verra. J'en fais ma priorité, être heureux à deux...

Je passais mes mains sous l'eau et vins émincer des oignons. Je fouinais partout comme si j'étais chez moi, pour me familiariser avec l'endroit et surtout pour trouver les ustensiles nécessaires.

-T'as du tabasco mon homme ?

Je l'avais appelé naturellement comme ça, même si cela faisait éventuellement un peu trop possessif pour un début de relation, parce que je le considérais ainsi. Je mets à chauffer des pommes de terre en prévision d'un tout autre genre de pizza pour gagner du temps.

Je fis revenir les oignons dans un filet d'huile, faisais revenir la viande et les haricots rouges, quelques autres ingrédients pour composer ma mixture du chili revisité et ajoutais de quoi faire un mélange qui arrache un peu sans lui brûler les papilles gustatives non plus. Je ne cherchais pas à l'envoyer à l'hôpital. J'aurais peut-être dû lui faire goûter avant. Au pire, si c'est infâme, on aura qu'à se rabattre sur les autres pizzas.

Avec la concentration, il m'arrivait de grimacer ou bien même d'avoir la langue un peu ressortie pendant que je m'attelais à la préparation. J'étalais la base en coulis sur le fond de pâte, et finalisais en arrangeant les ingrédients pour que ça ne donne pas un truc cafouillis. Pour la présentation, on repasserait, mais j'étais plutôt fière de moi. Je rajoutais un gros supplément de fromage :

-Y'a plus qu'à l'enfourner à je sais plus combien de degrés et c'est parti pour toi... Tu veux bien t'en occuper pendant que je prépare une autre pizza ? Comme ça, pendant qu'on partagera celle-ci, y en aura une autre en train de cuir. T'as un minuteur ? J'aimerais bien me poser avec toi devant un match de hockey, ou devant un autre film qui te tient à cœur...

Je me mets à l'ouvrage pour une pizza style savoyarde, tout en sifflotant, en rajoutant les pommes de terre à la toute fin. Entre deux, je donnais quelques ingrédients à Dale s'il voulait se servir et piocher entre deux.

-Tu veux t'y coller pour la troisième ? Ou on la fait à deux ? Je verrais bien un truc à base de viande ! Toi, on peut dire que tu es ma source d'inspiration !

Dale Campton

Morrigan Davenport

Somewhere only we know

Si chaque instant passée avec elle se révèle aussi agréable que cet après-midi, je ne vais plus vouloir la laisser partir. Je suis heureux et partager ça avec elle est encore plus agréable. Si je n'avais pas la musique dans ma vie, ça pourrait bien devenir la meilleure raison que j'aurais de me lever le matin. Je la regarde se laver les mains sans rien dire, profitant seulement de la vue et de la présence de ma jolie blonde.

- Dans la porte du frigo.

Mon homme... ça sonne bizarrement après des années sans l'entendre mais venant d'elle cela ne me dérange pas. Si c'est un signe que je vais pouvoir la garder auprès de moi quelques temps, j'approuve le terme sans aucun problème. Je me repose les coudes sur l'ilot et m'ouvre une bière que je commence à siroter tranquillement en attendant qu'elle ait fini ou qu'elle ait besoin de mon concours. Je remarque parfois qu'elle fronce les sourcils ou tire la langue comme si ça pouvait rendre ses gestes plus précis et ce comportement me fais sourire. Je n'ai pas l'habitude de me faire servir ainsi, au contraire du reste de la famille, mais pour Morri, je veux bien patienter jusqu'à ce qu'elle me demande de l'aide. Ce qu'elle fini par faire lorsqu'elle me demande d'enfourner la pizza.

- Je m'en occupe.

Je me lève et sort une feuille de papier plastifiée d'un tiroir où sont consignées les températures et temps de cuisson les plus courants. Pour les pizzas, la feuille donne 10mn à 220°C. Je règle le four à 220 et revient vers Morrigan pour prendre la pizza. Il faudra rajouter quelques minutes de cuisson puisqu'on a oublié de préchauffer le four mais ça fera l'affaire. Je récupère la pizza et la fait glisser sur une plaque avant d'enfourner le tout et de revenir vers ma jolie blonde.

- On va la faire à deux avec plein de choses dessus et surtout, plein de fromage !

J'attrape le bol de sauce tomate et en garnis la pâte en attendant que Morri ait terminée sa pizza aux patates. Je n'avais jamais mangé de pizza avec des pommes de terres mais pourquoi pas puisqu'à l'origine la pizza servait à accommoder les restes pour ne pas les jeter. Certains s'insurgent à propos de la pizza hawaïenne alors que ce n'est rien d'autre qu'une évolution du concept de base de la pizza.

- Trois pizzas pour deux, je crois qu'on pourra faire l'impasse sur le dessert. Tu la veut relevée celle là ou pas ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Mon homme me rejoint et s’attelle au repas, et on travaille de concert. Un véritable morceau de piano joué à quatre mains. Je rigole, et je suis très heureuse de l'entendre évoquer l'opulence de fromage à mettre sur une pizza. J'avais comme l'impression qu'il n'avait pas à se forcer et qu'il devait apprécier grandement le fromage sur les pizzas si ce n'est autant que moi. Soit c'était cela, soit il voulait vraiment me faire plaisir. L'un dans l'autre, moi, j'aimais qu'il se soit souvenu de ce détail de notre conversation de cette après-midi. Je vole une gorgée de sa bière et me remets à ma pizza sans rechigner.

Je finalise la deuxième pizza puis l'aide donc comme convenu.

-Je pense que tu peux mettre la dose... Enfin, fais quand même gaffe avec le tabasco, je tiens pas à mourir non plus...

Je dépose un baiser sur sa joue puis regarde sa pizza d'un air affamé :

-Mais tu crois quoi? Je suis une bonne mangeuse, tu sais... Au pire, j'éliminerai un peu avec du sport dans la semaine... Et puis, s'il en reste, tu peux toujours la conserver au frigo, ça te fera ça de moins à préparer le soir quand...

Je me tais quelques secondes en pensant au fait que demain soir je ne serais plus à ses côtés et essayais de noyer le poisson pour qu'il ne voit pas à quel point cela pouvait m'affecter. Je ne tenais toujours pas à le voir fuir en courant, même si j'avais quand même l'impression que lui non plus n'aimerais pas me voir partir.

-Et puis, il faut bien éponger toute la bière qu'on a bu... Sinon on va se retrouver dans un de ces états demain... Quoi que, tu me diras, je pourrais toujours jouer aux infirmières avec toi... Mais pas sûre que t'apprécies ou que tu profites avec une gueule de bois...

Si on considère les circonstances avec objectivité, de nous deux ce sera probablement moi qui sera victime des fameuses conséquences du lendemain, mais j'avoue que j'avais un peu peur de lui exprimer un peu tout ce que j'avais sur le coeur à cause de l'alcool, comme par exemple à quel point je le trouvais sexy, nu ou pas, ou ce qu'il provoquait en moi chaque fois qu'il me regardait ou me touchait. De fait, je faisais un peu plus attention à ce que je buvais.

Je me ressuyais les mains et posais une des deux sur l'arrière de son pantalon, pour lui tapoter gentiment la fesse :

- Je me demande ce qui est le plus à croquer entre toi et nos pizzas... En attendant, je me lasserai jamais de la vue...

Je ponctuais cette petite phrase en volant un ingrédient sur la base qu'il avait préparé, puis de l'index ramassait de la sauce et en déposais un petit point sur son nez. Je repris la confection de la pizza en sifflotant, comme si je n'avais rien fait... Innocence, mon œil...

Dale Campton

Morrigan Davenport

Somewhere only we know

Je ne compte pas à la tuer à coup de Tabasco, en fait je ne tiens pas à la tuer tout court. J’apprécie beaucoup trop sa compagnie pour avoir envie de me débarrasser d’elle. Si on arrive à dévorer ces trois pizzas, je pense que je lui décernerais sans problème le titre de grosse mangeuse de l’année mais j’en doute quand même. D’un autre côté, elle n’a pas tort, je n’aurais pas à me faire à manger demain, c’est toujours ça de pris même si ça me donnera certainement une drôle d’impression de manger nos pizzas seul.

Pour la gueule de bois, je n’ai pas trop de soucis à me faire, je sais comment me soigner rapidement et efficacement. Ca ne sera pas la première fois que j’aurais la tête à l’envers en me réveillant et avoir Morri comme infirmière personnelle ne me déplairait pas. Je l’imagine soudain dans un costume d’infirmière sexy et ce n’est pas sa main qui s’égare sur mon derrière qui va m’enlever cette vision de la tête. J’essuie du bout du doigt la sauce qu’elle vient de me coller sur le nez avant de le sucer l’index puis la regarde avec une petite grimace.

- J’espère bien parce que je n’ai pas envie de me passer de ta présence.

Je me retourne pour regarder le temps restant sur la minuterie du four et laisse glisser mes doigts sur ses fesses en passant. Il n’y a pas de raison que je n’en profite pas à mon tour. Après avoir appuyé sur le bon bouton, je sais qu’il ne reste que deux minutes avant de pouvoir enfourner les deux autres.

- Plus que deux minutes.

J’entrouvre la porte du four pour regarder où la cuisson en est et un fumet délicieux vient me chatouiller les narines. Je reviens ensuite vers Morri et la prend dans mes bras en attendant que le four se mette à sonner.

- Une fois qu’on aura enfournées les deux autres, je te laisserais choisir le film.

Regarder un autre film avec elle ne me dérange pas, bien au contraire. J’ai aimé notre moment tout à l’heure devant les Blues Brothers et je suis tout à fait prêt à recommencer si elle trouve un film qui lui convienne dans ma vidéothèque.

- La prochaine fois, pourquoi pas venir avec un film de ta collection ? Tu as certainement des choses à me faire découvrir.

Codage par Libella sur Graphiorum

Je l'observe relécher son doigt, et je dois dire que je regrette moi-même de ne pas avoir pris cette initiative. Rien que cette pensée me donnait un nouveau coup de chaud. J'appréciais son côté bon vivant, mais je crois qu'à côté, il ne se rendait pas compte à quel point rien que sa gestuelle me mettais dans un de ces états... Même si là, c'était bel et bien sexuel, cela ne concernait pas toujours ce domaine. Ses paroles, sa façon de se mouvoir, son regard, les vibrations de sa voix ou la façon dont il me serrait dans ses bras, notre complicité, nos discussions, nos câlins, nos coups de folie... Tout cet ensemble me donnait cette drôle de sensation que moi aussi, si indépendante pourtant, je ne pourrais plus me décoller de lui sans avoir ce sentiment de m'arracher un morceau du cœur à chaque fois.

-Sois sans crainte... C'est bien réciproque... Beaux yeux...

Je profite qu'il soit retourné pour détailler sa nuque que j'ai envie d'embrasser sans cesse. J'ai sans arrêt envie de me rapprocher, et juste coller mon nez dans son cou pour sentir les effluves de sa peau. Ses doigts sur mes fesses me laissent au supplice. Comment j'allais faire pour tenir un week-end à ses côtés sans lui faire encore et encore du rentre-dedans ? Et pourtant, je me sens capable de le faire même si son côté sensuel me rend complétement tarée. Parce que pour lui, je pourrais attendre à l'infini, parce que ce que je ressentais dépassait bien plus que tout ça. Il est tout ce que j'ai toujours souhaité sans même que je le sache.

-Deux minutes agréables contre toi... Ça me va, j'ai bien envie de profiter fis-je en croisant mes doigts derrière son dos, paume contre lui, en y faisant se rejoindre mes mains. .

Je regardais la panne prendre une belle couleur, et elle promettait d'être tout à fait comme je l'aime, ni trop fine, ni trop épaisse, ni trop cuite ou trop molle. Cela me changeait de mon mini four dans lequel je finissais par laisser brûler pas mal de petits plats... J'avais toujours mis ça sur le compte de ma maladresse. Maintenant, je me disais que c'était peut-être juste un souci de matériel. Quoi que... Ce n'était pas moi qui avais mis le four en route. Peut-être que pour le bien de notre couple, je devrais lui laisser faire ce genre de choses à l'avenir...

Voilà que je me projetais encore une fois avec lui dans le futur. Cela ne pouvait laisser présager que de bonnes choses non ?

Je réfléchis à sa proposition de venir avec ma propre collection en affichant une moue dubitative. Je fronçais les sourcils et mon front se plissait sous le sérieux avec lequel j'étudiais intensément la question :

-Et bien... Je me dis que tant qu'à être dans la réciprocité, puisque je crois qu'on commence déjà à se prévoir de nouveaux rencarts... Pourquoi tu ne viendrais pas plutôt chez moi ? Je ferais en sorte de chasser mon colocataire s'il le faut.

Je rigole et frotte mon nez au sien avec tendresse :

-En fait, j'ai surtout peur que mon genre de film ne te corresponde pas. J'ai cru voir une grimace à l'évocation d'un des films que j préfère au monde... (le Seigneur des Anneaux). J'aime beaucoup les Disney, car j'ai un esprit encore enfantin, les comédies musicales, et certains vieux films en noir et blancs... Mais aussi les films d'aventures ou un peu dans le style fantaisie, et les films un peu romantiques... Ou les films d'horreur. J'aime beaucoup les films familiaux et/ou humoristiques.

J'entends le bip du four nous indiquer que notre temps était imparti, et j'improvisais une sortie de grille du four, en l'attrapant avec des torchons.

-Travail d'équipe ! Tu m'envoies un plat ou un truc pour qu'on l'y dépose ?

Quand je reçois les instructions, je dépose rapidement la pizza au bon endroit puis remets la grille au four en sautillant. Il s'en était fallu de peu pour que mes doigts commencent à chauffer.

-Maestro, tu envoies les deux autres ?

Je déposais un baiser sur ses lèvres et allais, à l'instar d'une petite fille, explorer la vidéothèque Dale plus en détail pour fixer mon choix sur Last Action Hero. De là où j'étais, je lançais à mon renard futé :

-T'en fais pas pour le nettoyage, je m'en occuperais après le film!

Je déposais le film dans le lecteur comme si j'étais à la maison et mettais sur pause après le défilé de pub :

-Prêt?

Je revenais vers lui et passais mes bras autour de sa taille, les mains posées sur son fessier :

-Je meurs de faim... Tu veux un coup de main pour couper la pizza ?

Je reniflais la bonne odeur et m'impatientais de voir filer le fromage sur la pâte.

Dale Campton

Morrigan Davenport

Somewhere only we know

Peu m'importe que ce soit chez elle ou chez moi tant qu'on peut passer du temps ensemble. Le plus important n'est pas le lieu mais la personne avec laquelle je vais me trouver et tant que c'est avec ma jolie blonde, le programme me convient surtout si elle peut chasser son colocataire. La sensation du bout de son nez sur le mien me donne le sourire, j'aime ces petits gestes complices qui m'indiquent qu'elle est aussi bien en ma compagnie que moi avec elle. Je ne me fais pas trop de soucis, on arrivera bien à trouver dans sa vidéothèque un film qui pourrait nous intéresser tous les deux. Elle n'avait jamais regardé les Blues Brothers, elle a certainement au moins un ou deux films à me faire découvrir.

A contrecœur, je la libère et nous mettons les deux dernières pizzas au four après qu'elle ait sorti la première et déposée sur la grille que je lui ai sorti en urgence du placard. Nous faisons ça ensemble comme une équipe bien rodée et nous sommes bientôt libres de regarder un autre film qu'elle vient de choisir. Je la laisse faire comme si elle était chez elle car j'ai presque l'impression que c'est déjà le cas. Je lui demande de s'installer sur le canapé pour m'attendre au lieu de me donner un coup de main. Je sors une paire de ciseaux et met les parts de pizza dans une grande assiette avant de revenir au salon avec deux bières en plus de la pizza.

- Comme ça, on est tranquilles pendant 10 minutes jusqu'à ce que les deux autres aient fini de cuire.

Je lui donne une bière et pose la pizza sur la table basse avant de m'installer à coté d'elle. Je prend ensuite l'assiette pour qu'elle puisse servir une part de pizza et repose le tout avant de me servir. A la première bouchée, je ne suis pas déçu, cette pizza est excellente et je ne regrette pas qu'on ait décidé de les faire ensemble. J'avale ma bouchée et embrasse Morri sur la joue.

- Merci jolie blonde, cette pizza est délicieuse.

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J e suis presque déçue de ne pas l'aider dans l'opération de découpage, mais bon, je n'allais pas lui mettre le couteau sous la gorge pour qu'il me laisse participer. Et puis ça serait con de se mettre à deux sur une pizza à découper. Je salue du regard la pizza qui me fait de l'œil ainsi que ses deux copines les bières que je trouve les bienvenues. Je le remercie puis lui touche doucement la cuisse quand il s'installe à mes côtés sur le canapé. Je me sers, mais avant de penser à manger, je l'observe lui, comme pour attendre son verdict sur ma préparation. Quand je le vois ravi de la manger, je me sens toute fière et toute contente qu'elle soit réussie, et qu'elle plaise à mon homme :

-Cela me fait plaisir, beaux yeux...

Je le regarde encore tendrement quelques instants, puis j'inspecte la pizza comme une nana vénale devant un joyau, les yeux brillants d'envie :

-Merci à toi de m'avoir laissé venir chez toi pour qu'on les prépare à deux... J'ai bien aimé faire ça avec toi... Cela ne valait pas notre tour de chant à deux... Mais...

Je délaissais la cuisse de Dale pour récupérer la télécommande de la télévision et m'apprêtais à croquer dans ma pizza, mais avant ça, je lançais le film après avoir dit :

-Je crois que nos deux autres vont aussi être une tuerie... Sinon... J'espère que t'es pas du genre jaloux, parce que Schwarzzie c'est un fantasme ambulant... Enfin, il l'était quand il était encore comme ça à l'époque...

Je lui fais un clin d'œil puis croque à pleines dents... Dans la télécommande, bien trop concentrée à dire ma connerie et surtout à dévorer du regard non pas l'acteur, mais le charmant monsieur qui me tenait compagnie sur le canapé.

Aussitôt, je relâche pizza et télécommande, sans me préoccuper de l'endroit où elles allaient atterrir, en couinant un peu de douleur et me masse la mâchoire. Cela aurait pu être pire, mais sur le coup ça faisait mal et je m'en veux d'avoir tout foutu par terre. Ô sacrilège ! Je venais de gâcher une part de pizza et peut-être d'abîmer une télécommande. Confuse, je m'empressais de me relever pour ramasser la part de pizza au sol et marchais sur la télécommande :

-PUTAIN DE MERDE!!!

Je me tenais le pied en sautillant, cette fois-ci, laissant retomber une seconde fois la part de pizza. Je m'affalais dans le canapé derrière moi, de peur de faire une autre bêtise, et me massais le pied, les mains pleines de sauce.

Dale Campton

Morrigan Davenport

Somewhere only we know

Je la regarde prendre une part de pizza alors que je suis déjà en train de manger. Elle prend la télécommande en même temps tout en me parlant. Je ne vais pas être jaloux d'un acteur alors que j'avoue aussi craquer pour certaines actrices. Je suis encore en train de mâcher alors que je la vois approcher la télécommande de sa bouche au lieu de la pizza. Je me dépêche d'avaler pour tenter de la prévenir de son erreur mais je suis trop lent d'une demie-seconde et je la vois mordre à belles dents dans la télécommande. Lorsqu'elle lâche tout, j'éclate de rire en repensant au café lors de notre première rencontre, heureusement que j'avais déjà avalé ma bouchée. Mon rire se calme subitement lorsque je me rends compte qu'elle s'est fait mal dans l'opération.

- Bouge pas. Ca va aller ?

Devant l'affirmative, je pose ma part de pizza dans l'assiette et file à la cuisine pour prendre le rouleau d'essuie-tout à coté de l'évier avant de revenir. J'arrache rapidement deux feuilles du rouleau et les tend à Morri avant de m'occuper de la sauce tomate et de la part de pizza par terre sur le carrelage. Une fois que j'ai tout nettoyé, je regarde Morri avec un sourcil levé.

- Ca t'arrive souvent ce genre de maladresse ?

Si c'est le cas, je sens que je vais rire plus d'une fois tant qu'elle ne se fait pas mal. Pour moi, ça ajoute à son charme et j'avoue que j'ai commencé à rire de bon cœur tout à l'heure.

Codage par Libella sur Graphiorum

L e rire que j’aimais tant de Dale qui se répercute dans mes oreilles s’évanouit bien vite quand je me fais mal. Il s’inquiète pour moi, et c’est pour cela que même si sa première question peut paraître irritante quand on vient de se faire mal, je ne l’envoie pas sur les roses.

-Ne t’en fais pas, ça va aller, c’est… Juste sur le coup…

Je me massais le pied quand il me tend un morceau d’essuie-tout. Je le regarde, interdite, pendant quelques micros secondes avant de comprendre que j’avais tâché mes mains, et donc par voie de conséquence mon pied que je tenais :

-En fait, j’ai connu mieux comme façon de prendre son pied, fis-je en me détendant un peu à mesure que la douleur s’éloigne et surtout en réalisant que mon pied était badigeonné de sauce, ce qui me fait rire un peu. Merci...

J’attrape le papier et me nettoie les mains et le pied, et prévoyais de ramasser mon carnage, mais il avait déjà tout ramassé, plus vite que Lucky Luke.

-Bah, disons que… J’ai des périodes où ça va aller, et des périodes où tout va s’enchaîner comme ça en catastrophe… Je suis désolée pour ta télécommande, grimaçais-je. Elle est cassée ? S’il faut, je te la repaierai… Tu… Tu m’en veux ?, fis-je d’un air sérieusement inquiet.

J’avais tellement peur que cet aspect de ma personnalité puisse le rebuter, surtout qu’au quotidien, à la longue, ça peut devenir très agaçant. Je me demande d’ailleurs comment fait mon coloc pour supporter ces périodes de « sans ». En tout cas son sourcil levé ne me rassure pas.

Dale Campton

Morrigan Davenport

Somewhere only we know

Moi aussi je connais plus agréable pour prendre son pied et je rigole à nouveau alors qu'elle me remercie et prend l'essuie-tout que je lui tends. Elle m'explique ensuite qu'elle peut parfois être d'une maladresse phénoménale et je vois à son ton de voix qu'elle est sérieusement inquiète. J'espère qu'elle ne s'inquiète pas à propos de ça en pensant que je pourrais avoir peur de ça.

- T'en fais pas pour la télécommande, elle a connu pire que ça.

Je la ramasse et appuie sur le bouton du volume pour m’assurer qu'elle fonctionne toujours. Une fois que nous sommes rassurés, je pose la télécommande sur la table basse et me tourne vers Morri.

- Tu vois ! Elle est solide.

Je me rapproche d'elle et l'embrasse sur les lèvres avant de la regarder. J'ai envie de la rassurer, qu'elle ne croit pas que j'aurais peur devant autant de maladresse. Si elle savait quel genre de catastrophe ambulante j'ai parfois dans mes cours, je crois qu'elle n'aurait plus d'appréhension.

- Il ne faudra pas que tu m'en veuilles si je me marre quand tu me fais des trucs pareils.

Je repense à la morsure sur la télécommande et rigole à nouveau. Je tente de retrouver mon sérieux mais c'est plus fort que moi et c'est toujours en combattant mon hilarité que je m'excuse.

- Désolé, je devrais pas me marrer mais c'est plus fort que moi.

Je me plaque la main devant la bouche pour cacher mon sourire mais mes yeux rigolent tellement que mes efforts pour masquer mon hilarité sont totalement vains. Dans un espoir désespéré de reprendre mon sérieux, j'attrape nos bières et en donne une à Morri avant de lever la mienne pour trinquer.

- A toi ma jolie blonde. Celle qui me donne le sourire.

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J 'en oublierai la douleur passée en l'entendant juste rire de cette manière. Je craque pour ce mec, mais à un point inimaginable et le voir heureux, ça me fait beaucoup de bien. Je suis tout de même bien embêtée pour l'appareil et finalement soulagée qu'il s'en fiche. Il fait fonctionner la télécommande. Elle a l'air de fonction. Cela aura au moins le mérite de m'éviter de culpabiliser.
Je commençais même à me demander si elle n'était pas plus solide que mon pied qui bien qu'allant mieux se souvient encore du contact de ses touches. Je suis même étonnée que cela n'ait pas fait zappé les chaînes quand je l'ai écrabouillée.

En prime, je reçois un baiser et cela fini par me faire oublier mes angoisses au sujet de ma maladresse. À la place, il dédramatise et j'en rigole avec lui en chœur. Je ne lui en veux carrément pas, la situation grotesque devait être comique pour la personne qui voyait tout depuis "l'extérieur".

-Je crois qu'à ta place, j'aurais ris pareil... Ne t'excuse pas... C'est vrai que ça doit être assez drôle à observer. Surtout que ça surprend... Mais j'ai vu que tu t'étais surtout inquiété en premier. J'apprécie ça...

Je prends plaisir une nouvelle fois à le voir dans cet état, et mon regard reste rivé sur le sien, alors qu'il est sur le point de craquer. Je trinque avec lui et le dévore du regard :

-A la tienne, mon renard. J'aime voir tes beaux yeux s'illuminer de cette façon... J'aime cent fois mieux te faire sourire que te voir inquiet... Et si cela pouvait suffire à te faire sourire ou rire souvent, alors je souhaiterais presque être plus maladroite encore...

Je bois une gorgée de ma bière, probablement un peu trop vite, et me sens rougir un peu. Je n'arrivais pas à détacher mes yeux de lui et peut-être que désormais, je le regardais avec un peu trop d'insistance. Plus on gagnait en minutes à passer en compagnie de l'un l'autre, plus ce que je ressentais grandissait. J'ai cette certitude que Dale, c'est le synonyme d'aimer comme une perdue.

Au bout d'un moment, déstabilisée, je détournais le regard et prenais excuse de lancer le film pour que ça ne se remarque pas trop. Je pioche un morceau de pizza comme si de rien était en souhaitant que mon cow-boy préféré se rapproche de moi :

-Dis... Tu reviens t'asseoir ?

Je tapotais le canapé en guise d'invitation.

Dale Campton

Morrigan Davenport

Somewhere only we know

En souriant après avoir franchement rit, je l'écoute me rassurer sur sa vision de mon comportement. Je suis sincèrement désolé d'avoir rit de sa mésaventure mais c'était vraiment plus fort que moi. Par contre, inutile qu'elle soit encore plus maladroite pour me donner le sourire. Rien que de passer du temps avec elle suffit à me faire du bien, inutile qu'elle risque davantage. En la voyant boire un peu de sa bière, je suis rassuré sur son état. Je soutiens son regard jusqu'à ce qu'elle le détourne et j'ai soudain peur de l'avoir vexée ou effrayée. Je reste figé jusqu'à ce qu'elle m'invite à la rejoindre sur le canapé.

- Avec un immense plaisir.

J'attrape ma bière au passage et la pose à coté de l'accoudoir avant de prendre une part de pizza. Je m'assoie à coté de Morri et mord dans ma part avant de me poser le dos contre le dossier.

- Tu lances le film ? Sans mordre cette pauvre télécommande cette fois, s'il te plait.

Ma part de pizza en main, je ris de bon cœur en la regardant. La télécommande est solide, on en a eu la preuve, mais si on doit gâcher une part de pizza à chaque fois que Morri fait démarrer le film, on ne verra jamais le film et on risque d'être à court de pizza, ce qui serait bien dommage.

Je n'ai pas le souvenir d'avoir passé un aussi bon moment en compagnie d'une femme. Morrigan a vraiment le don de faire ressortir le meilleur en moi et de me mettre de bonne humeur. Même avec Elisa avant que je l'épouse, je n'ai jamais été complice alors que je ne connais Morri que depuis quelques jours et que nous nous sommes côtoyés à peine quelques heures. Il y a quelque chose entre elle et moi d'indéfinissable mais qui me donne le sourire comme seule la musique y arrivait jusque là.

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Quand il me rejoint, je me rapproche encore plus de lui et dépose ma main sur sa cuisse, en un geste de pure tendresse. J'ai besoin de le sentir près de moi, de ce contact. Je rigole avec lui, quand il me taquine et je promets de faire plus attention :

-C'est de ta faute aussi, tu n'arrêtes pas de me déstabiliser..., fis-je en affichant une moue faussement boudeuse, mais exprimant réellement mon désarroi. Il me rend toute chose et cette sensation nouvelle, je ne sais juste pas comment la gérer. Sans parler de panique, j'étais surtout troublée et confuse, car je n'y étais pas habituée. C'est comme quand un enfant commence à découvrir le monde.

Pour plus de sûreté, je lance le film et pose la télécommande de l'autre côté du canapé, celui à l'opposé de Dale, et c'est seulement là que je dépose ma bière et me penche pour attraper une part de pizza, ma main quittant la jambe de mon homme quelques secondes tandis que je m'avance vers la table basse. Je rigole encore de ma mésaventure et dois poser ma main sous la pizza pour être sûr de ne pas en mettre partout.

Quand le film démarre, je me rassieds assez rapidement, et ce sont les yeux rivés sur la télévision que je mords lentement dans la pizza. Je la déguste en essayant de ne pas m'extasier à chaque bouchée, et tourne parfois mon visage pour détailler la frimousse de mon petit ami. Je ne sais pas encore où tout cela va nous mener, mais ce qui est sûr, c'est que même si l'aventure me faisait un peu peur, je partais plutôt confiante. J'étais convaincue que cet homme valait grandement la peine et que nous avions un avenir à construire à deux. Même si je me gardais bien de le lui dire.

J'espérais simplement que l'avenir me donnerait raison.

D'habitude, je dévorais ma nourriture comme une affamée, mais la présence de Dale me canalisait, et j'étais moins absorbée par l'appétit de mon estomac que par celui de la vue. Je libère ma main de ma pizza en échangeant avec l'autre, truc que je faisais assez souvent en mangeant, et me relèche les doigts avec gourmandise, un truc que je faisais quasiment à chaque fois que je mangeais un truc qui me plaisait, avant de chercher un truc pour les ressuyer. J'avisais les serviettes en papier à côté de la pizza et le rouleau d'essuie-tout qu'il avait amené tout à l'heure et parachevais mon nettoyage improvisé. Je passais alors doucement ma main dans ses cheveux, au niveau de la nuque, et la caressais tendrement, en reportant mon attention sur la télévision.

-Il me paraît bien insipide maintenant que je t'ai toi dans ma vie, murmurais-je comme pour moi-même en voyant Arnold à l'écran. L'acteur n'avait rien à envier au sex-appeal que dégageait Dale à mes yeux. Les yeux de l'amour et du cœur.

Dale Campton

Morrigan Davenport

Somewhere only we know

Je ne sais pas comment accueillir la nouvelle que je la déstabilise. Je ne fais rien pour la sortir de sa zone de confort pourtant et je ne fais que mon comporter comme je le suis habituellement quand je suis seul. Je m'interroge aussi sur le fait que ce soit une bonne chose ou pas mais comme elle vient se rapprocher de moi et poser sa main sur ma cuisse, je pense que ça l'est.

Elle coupe mes interrogations en lançant la lecture du film et alors qu'elle se sert en pizza, je termine ma part et attend qu'elle revienne s'installer contre moi. Une fois installée confortablement, je la regarde se lécher les doigts et je ne peux m'empêcher de sourire en la voyant faire. Si mes parents nous voyait faire, je pense que j'aurais le droit à un sermon paternel comme mon père en a le secret. Il a bien plus à cœur la réputation des Campton que moi. Comme il me l'a dit un jour, je suis vraiment le mouton noir de ma génération. Une chose dont je n'ai strictement plus rien à foutre depuis bien longtemps. Je suis bien ici avec Morri et c'est bien tout ce qui compte pour l'instant.

Lorsqu'elle passe sa main sur ma nuque, un frisson me parcourt l'échine un instant avant que je ne lui souris. Un sourire qui s'élargit encore quand elle compare l'impression que lui laisse Arnold par rapport à moi. Si j'en avais eu besoin, ça m'aurait bien rassuré mais ça ne fait que me rendre hilare maintenant.

- Merci pour le compliment jolie blonde. Je te retournerais bien le compliment mais il ne m'a jamais fait d'effet.

Je rigole un instant avant de poser ma main sur sa cuisse pour la caresser doucement alors que Danny Madigan se retrouve à l'arrière de la Pontiac Bonneville de Jack Slater. Ce film n'est grosse caricature des films d'action de l'époque et même si je trouve qu'il a passablement vieilli, il se laisse toujours regarder si on fait preuve d'une bonne dose de second degré. Je me redresse pour attraper une part de pizza que je donne à Morri, en attrape une pour moi et me réinstalle avant de boire un peu de bière.

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Je n’avais pas fait attention et je ne pensais pas avoir parlé tout haut, alors quand j’entends Dale rire et répliquer à ma phrase mon visage manque de se décomposer. Je passe ensuite du rouge au pâle en réalisant que c'est quand même une jolie façon de dire qu'il pourrait me complimenter sur mon physique. D'habitude je m'en moque un peu, mais venant de sa bouche ça me fait quelque chose. Et je finis par rire,  en manquant m’étouffer avec le dernier morceau de pizza que je venais d’engloutir. Je me tape sur le sternum après avoir brièvement toussé, puis récupère le morceau que mon chéri, dépose un baiser sur sa joue en guise de remerciement. Au bout de quelques minutes de visionnage où je suis bien calée contre son bras, en dégustant ma part, je fais semblant de croquer sa joue et fais un peu d’auto dérision :

-Oups, j’ai encore confondu avec la télécommande…

Je lui vole un baiser et me lève en sentant la bonne odeur qui s’échappait de la cuisine :

-Oh on a failli oublier le four avec mes conneries…

Je file tout droit pour vérifier que ce n’est pas trop tard et soupire de soulagement arrivée devant le four :

-C’est bon, le repas est sauf…

Je prends la fiche que Dale avait sorti tout à l’heure pour vérifier, et arrête le four. J’attrape alors de quoi sortir nos œuvres et souris fièrement :

-Félicitations, votre four vient vient d’accoucher de deux jolies pizzas!

J’étais fière de notre travail à deux et de ne pas avoir tout laissé cramer pour une fois. Je ramène l’une des deux pizzas après l’avoir coupé et laisse l’autre sur le plan de travail avec ce qui m’avait servi à les sortir, puis posais celle-ci à côté de l’autre sur la table basse, en faisant très attention, puis regagnais le canapé :

-Je crois que tout ceci mérite un bisou… , fis-je en lui lançant un regard complice, sourire enjôleur sur les lèvres. Je sais bien que je n'ai pas besoin de réclamer mais j'appréciais jouer ce petit jeu de séduction avec lui.

J’avais une petite question qui me trottait dans la tête, mais je la gardais pour plus tard. Il ne s’agissait que de lui demander s’il avait une actrice qui le faisait un peu chavirer ou au moins qui le faisait chavirer quand il était môme ou adolescent, alors ce n’était pas bien pressé.

Dale Campton

Morrigan Davenport

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Elle me surprend en faisant semblant de me croquer la joue et rigole un instant en me demandant si j'ai vraiment une tête de télécommande alors qu'elle m'embrasse avant de filer sortir les pizzas du four. Avec tout ça, je les avais oubliées. Heureusement qu'elle y pense parce qu'avec moi on aurait eu du charbon pour le repas. Je me retourne pour la suivre du regard quelques instants puis récupère une nouvelle part de la première pizza tout en mettant le film en pause.

Je suis à nouveau étonné de la facilité qui émane de notre relation. Je ne m'étais jamais senti aussi bien avec quelqu'un en aussi peu de temps et ma paranoïa tente quelques instants de refaire surface. Je balaye ce sentiment désagréable d'un hochement de tête et croque dans la pizza avant de me retourner vers la cuisine pour tenter de savoir si les pizzas sont mangeables ou pas. Les paroles de Morri me soulagent et finissent même par me faire rire de bon cœur lorsqu'elle parle de l'accouchement du four. Lorsqu'elle revient avec une pizza coupée et réclame un bisou, je me tourne vers elle et l'embrasse avant de lui proposer quelque chose.

- Il va falloir leur trouver un nom à ces pizzas maintenant qu'elles sont venues au monde. On va les appeler comment les jumelles ?

Je ponctue cette phrase avec un éclat de rire avant d'engloutir ma part de pizza pour pouvoir gouter la deuxième. Si elle est aussi bonne que la première, je pense qu'on va se régaler. Je ne regrette pas d'avoir cherché le verre de ces lunettes et de l'avoir invitée ici cette jolie blonde. Je passe vraiment une bonne journée.

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Je souris en obtenant mon dû. À ce stade, certaines personnes diraient que j’agissais comme une gamine, mais ce préjugé n’avait pas l’air de frôler l’esprit de mon homme puisqu’il s’éclatait avec moi de la même façon. L’avis des autres, je m’en fichais, mais pas du sien. Il faut savoir ne pas se prendre au sérieux dans la vie et j’étais contente que mon petit ami soit sur la même longueur d’onde que moi. Je pense que la complicité serait une des pierres angulaires de notre relation et la cimenterait pas à pas.

Je cherche alors des prénoms pour suivre mon chéri, mais les seuls qui me viennent sont les prénoms de deux petites pestes d’Hollywood d’une série que j’aimais regarder étant enfant. Les dîtes actrices s’étant lancées dans le stylisme en vieillissant. Pourtant rien à voir avec les créations de mon idole Maxine A. Ghiotto… En parlant de ça, je ne suis pas du genre groupie, mais si je la rencontre un jour, je ne sais pas comment je me comporterais avec elle…

-On va enfin se débarrasser de Mary-Kate et Ashley (Olsen) ? On est en train de recréer le mythe de Chronos ou un truc du genre là, nan ?

Je piochais dans la seconde pizza en faisant un signe de la main pour la saluer :

-Babye Marie-Kate… Tu étais ma préférée… Mais ne t’en fais pas, Ashley va bientôt revenir te rejoindre… Vous allez retourner de là d’où vous venez…

C’était certes glauque, mais il m’arrivait de faire ce genre d’humour. J’avais aussi besoin de savoir jusqu’où je pouvais aller avec Dale dans l’humour. Je ne voulais pas risquer de l’offusquer, même si, et je ne crois pas me tromper, je ne le vois pas se formaliser pour cela.

S’il renchérissait sur la sortie de mon corps des jumelles, c’était décidé, plus tard, je l’épouserai. Je ne remets pas le film en lecture pour l’instant, profitant pour placer ma question tant que je le pouvais :

-Au fait… Et toi, y a une actrice qui te faisait rêver étant gosse ou ado ? Ou même encore maintenant ?

La pente, était-elle savonneuse ? Peut-être, peut-être pas. En tout cas, j’étais curieuse de ce qu’il allait me répondre et je priais d’ailleurs intérieurement pour qu’il ne réponde pas deux actrices auxquelles je pense.

Dale Campton

Morrigan Davenport

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J'accueille sa première phrase avec un rire franc. Les prénoms sont bien choisis, elles me tapent sur les nerfs et je n'aurais pas de mal à les manger même si je ne le ferais pas par peur qu'elles prennent ma place à terme. Je sais que Morrigan ne me replacera jamais par une pizza mais son évocation de Chronos me fait rire quand même.

Je la regarde se servir et l'imite ensuite avant qu'elle ne me pose une question à propos d'une actrice qui aurait pu me faire craquer quand je n'étais qu'un gamin. Je me redresse et mords dans ma part de pizza pour me laisser le temps de réfléchir pendant que je mâche. Je repense à ce que je regardais à cet age et pense à plusieurs actrices sans qu'une ne se détache vraiment du lot. J'avale ma pizza et répond enfin à ma jolie blonde quand je pense enfin à une actrice qui me faisait vraiment de l'effet.

- Meg Ryan mais elle a bien morflé. Elle devrait faire un procès au boucher qui l'a charcuté.

Même si je n'ai jamais vraiment été un fan des comédies, j'avoue que sa présence au casting arrivait à faire passer la pilule. En attendant, c'est Last Action Hero qui nous regarde. Je termine ma part de pizza et me réinstalle avec Morri sur le canapé pour profiter de sa présence et ajoute un compliment qui vient du fond du cœur.

- Elles sont très bonnes tes pizzas.

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Il n’a pas renchéri. Ce n’est pas bien grave. C’est le mec parfait pour moi, quoi qu’il arrive. Et bien que notre relation est toute nouvelle, je sais que si un jour cela finissait par arriver entre nous, ça serait presque comme une sorte de formalité administrative. "Pas besoin d’un mariage pour me sentir mariée avec ton père", m’avait dit une fois maman. Ils avaient quand même fini par le faire, et cela, bien avant ma naissance. Mais je crois que maintenant les mots qu’elle avait prononcés jadis n’allaient pas tarder à prendre tout leur sens à mesure que ça évoluerait entre Dale et moi. En tout cas, je l’espérais.

Je me pourléchais les doigts quand il évoqua Meg Ryan et laissais quelques secondes mon geste en suspend.

-Je vois… Les blondes aux yeux clairs, et au naturel, ça a l’air de te plaire…

Je souriais malicieusement en reprenant finalement mon geste et attaquais une autre part de pizza.

-Oui, dommage, c’était une super belle femme. Je dis que si elle n’avait pas cherché à se mutiler avec la chirurgie, elle n’en serait pas arrivée là... Je ne critique pas, mais je ne suis pas sûre d’en venir à ce genre d’opération, du moins pas pour autre chose que pour des raisons d’ordre médical. J’ai des petites formes, mais je trouve qu’elles sont très bien là où elles sont… Enfin, chacun fait ce qu'il veut mais... Je ne passerais pas volontiers par cette case, en ce qui me concerne.

Après, je n’étais pas contre entretenir son corps par le sport, se maquiller, bien s’habiller, car on souhaite offrir une belle image de soi ou juste se faire plaisir, mais à mes yeux ça ne valait pas ce qu’on avait dans le cœur, en plus de ne pas être révélateur de qui on est. C’est juste un peu plus de poudre aux yeux.

Pour ce qui est de la suite, je répliquais sans y réfléchir vraiment :

-Bah… C’est toujours meilleur quand c’est fait avec a... Euh… Avec le cœur !

Je rougissais, car je me rendais compte que c’était bien trop étrange dans ce contexte, et me dépêchais de répliquer avant de le voir prendre ses jambes à son cou. Ce n’était qu’une phrase qu’on disait ordinairement, mais je ne savais pas comment elle aurait pu être prise.

-Enfin, c’est ce que maman disait toujours quand j’étais petite. Cela lui faisait plaisir de nous faire à manger pour mon père et moi bien qu’elle ne soit pas une grande cuisinière. C’est parce que quand c’est fait pour l’autre et par l’autre, ça semble toujours meilleur… Tu vois ce que je veux dire ?

Je me renfonçais dans le canapé, en n’osant plus trop parler ni même regarder son visage. J’avais peur d’y lire quelque chose qui ne me plairait pas. Finalement, je brisais le silence :

-Elles sont meilleures parce qu’on les a faites en équipe… Voilà tout…

Catastrophe, catastrophe imminente!

Dale Campton

Morrigan Davenport

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Visiblement, je viens de mettre le doigt sur un nouveau point commun. Morri semble avoir le même avis que moi sur la chirurgie plastique qui n'a parfois rien d'esthétique. La beauté des gens n'a parfois rien à voir avec un coup de bistouri ou des injections de produits toxiques. Lorsqu'elle m'expose son point de vue, je ne peux m'empêcher de la regarder en mâchant ma pizza et me dis que je la trouve très bien comme elle est. Je ne changerais rien à sa place et de toute façon, ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus chez elle.

Alors que je suis en train de réfléchir à quel point elle me plait, Morri rattrape de peu un lapsus et me sort de ma réflexion. J'ai très bien compris le mot qu'elle a réussi, en partie, à retenir et cela ne me choque pas. C'est juste une expression tout faite que je me surprend à espérer entendre plus tard. C'est quand même dingue à quel point elle arrive à me mettre à l'aise alors qu'on ne se connait pas depuis très longtemps.

Je souris lorsqu'elle tente de noyer le poisson avec une anecdote de son enfance. Elle a l'air bien plus gênée que moi mais je ne sais comment le lui faire comprendre sans risquer de la braquer. A la place, le prend le partie d'abonder dans son sens à propos de la préparation des pizzas et de leur gout.

- Tu as raison. C'est du bon, très bon, travail d'équipe.

Pour illustrer mon propos, je mords à belles dents dans ma part de pizza et me régale avant d'avaler.

- Je t'offres une invitation permanente si tu es capable de me faire de la bouffe pareille !

Je rigole un instant même si ma proposition est tout à fait sérieuse puis me jette mon dernier bout de pizza dans la bouche. Tout en mâchant, je me repose dans le canapé contre Morri et bois un peu de bière avant de me caler confortablement contre elle. Une belle femme, de bonnes pizzas et un bon film, le programme est quand même loin d'être dégueu et le sourire qui me barre le visage en est le meilleur témoin.

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E t oui, on fonctionnait super bien à deux, et quelque part cela commençait à me faire flipper. Je ne m'étais jamais autant impliquée avec un homme et en si peu de temps. En fait, c'était même arrivé sans que je m'en rende compte, ce qui me rendait encore plus nerveuse parce que je ne comprenais pas comment j'avais pu laisser ça arriver. Et même si cela était quand même pour le mieux, j'avais soudainement peur d'en souffrir. Et si tout cela ne dépassait pas le stade de la soirée ? Et si je faisais tout foirer ? Et s'il se mettait à penser que finalement, je n'étais pas aussi bien que ça ou qu'il ne voudrait pas me revoir après ? Mes mains devinrent légèrement moites, encore heureux qu'il ne les touche pas en ce moment même sinon il se serait posé des questions.

Je mordille dans ma pizza, et cette fois sans conviction, et alors que je mâchais, je me mis à avaler tout rond quand il me parle d'invitation perpétuelle. Je me mets à tousser, et tape sur ma trachée, alors que Dale se rapproche de moi. Enfin, j'expulse le corps étranger dans ma main et le dépose dans un morceau d'essuie tout. Je reprends mon souffle et tourne le visage vers le sien, l'air totalement effrayé :

-Permanente, tu dis ? Et bien si tu es là pour surveiller la cuisson avec moi pourquoi pas, ça évitera de faire cramer ta baraque...

S'il était sérieux avec moi, cela me rendait heureuse. Donc, il ne comptait pas me jeter dans un futur proche, mais plutôt, il envisage quelque chose de vraiment sérieux avec moi ? Est-ce que je comprenais bien ? Je ne savais pas comment réagir et tout ce que je trouvais à dire, c'est :

-Ok !

C'était une bien piètre réponse, mais elle m'méritait d'être claire, non ? Je voulais bien m'engager avec lui. C'est bien ce que je lui avais dit... Que j'étais prête? Enfin, on allait y aller mollo quand même, non ? Je fermais les yeux et fis une pause de trente secondes, en me forçant à me calmer. Ce n'est qu'une fois ma tête froide retrouvée, que je repris la parole:

-Tu sais... Par contre... Ne t'attends pas à me voir jouer à bobonne qui fait tout à la maison... Et puis bon, ça ne sera pas forcément chaque fois qu'on se verra..., précisais-je paisiblement, mais spontanément.

Je posais les bases tout de suite, pour que les choses soient claires entre nous. Je n'allais pas m'installer tout de suite avec lui... Cette partie-là, même si je l'envisageais sur le long terme... Je n'étais pas encore prête. Je ne sais pas si c'est comme cela qu'il le comprendrait. J'espérais qu'il ne se braquerait pas et qu'il verrait les choses de mon point de vue. Je ne voulais pas non plus le blesser ou même le faire flipper. Et si cela menait à une incompréhension entre nous et ruinait tout? Et pourquoi je me prenais tant la tête ? C'est la première fois que je me posais tant de question par rapport à un homme...Je réalisais alors à quel point j'étais plus mordue encore que ce que je pensais... Et à quel point il était important pour moi.